Le 29 août dernier, les résultats de la mise à jour des Directives de consommation d’alcool ont été divulgués par l’entremise d’une consultation publique⁠1. Alors que nous diffusons cette semaine la version finale des nouveaux repères, nous souhaitons exposer l’ensemble de nos démarches.

Le rapport initial a mis de l’avant un continuum de risque associé à la consommation d’alcool, où le risque de méfait est faible pour ceux qui consomment deux verres ou moins par semaine ; modéré pour ceux qui en consomment entre trois et six ; et élevé pour ceux qui consomment sept verres ou plus par semaine.

La population semble largement être au diapason avec ces nouveaux résultats. Selon un sondage de l’Association de santé publique du Québec, 78  % des Québécois considèrent qu’une consommation modérée d’alcool correspond à cinq verres ou moins par semaine⁠2.

La couverture médiatique des résultats a aussi largement été positive. Durant l’automne, plus de 800 reportages ont été consacrés au sujet dans les médias. Une analyse en cours révèle que les trois quarts du contenu publié et diffusé était neutre ou favorable aux repères de consommation d’alcool proposés.

Les résultats de la consultation publique

La consultation publique a néanmoins révélé que certains éléments de la mise à jour devaient être révisés, nuancés ou précisés.

Par exemple, même si une section du rapport était consacrée aux risques associés à la consommation d’alcool par occasion, plusieurs se sont inquiétés de l’absence de recommandation quotidienne.

Des révisions ont donc été apportées et le rapport final est maintenant clair : les jours où vous prenez de l’alcool, limitez votre consommation à deux verres.

Des formulations ont également été revues pour éviter que les personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas réduire leur consommation à des niveaux de risques faibles ou modérés se sentent stigmatisées. Le rapport final le souligne : chaque verre compte et toute diminution de la consommation est bénéfique. En fait, ceux qui consomment beaucoup d’alcool ont encore plus à gagner en diminuant leur consommation autant que faire se peut.

Finalement, la consultation publique a permis de confirmer que nous avions considéré l’ensemble des données probantes, que les études utilisées étaient de la plus grande qualité, et que ces dernières avaient été soigneusement analysées.

En somme, après deux ans de travail, une analyse de 5915 études scientifiques et la prise en compte de 886 soumissions à la consultation publique, il ressort qu’en matière d’alcool, une moindre consommation signifie moins de risque de problèmes.

Le résultat principal de la mise à jour est une recommandation aux consommateurs d’alcool de réduire leur consommation autant que possible. Simplement dit : boire moins, c’est mieux.

Cette recommandation se distingue des précédentes Directives de consommation d’alcool sans pour autant être controversée. Au début du mois de janvier, l’Organisation mondiale de la santé déclarait qu’aucun niveau de consommation d’alcool n’est sans danger pour la santé⁠3.

Les prochaines étapes

Les nouveaux repères seront utiles aux professionnels de la santé qui sont des alliés essentiels pour aider les gens à évaluer leurs risques individuels de méfaits.

Nous espérons aussi que les repères seront utilisés par un grand nombre d’organisations pour élaborer des messages répondant directement aux préoccupations particulières de personnes aux expériences personnelles variées.

Espérons surtout que les nouveaux repères seront utiles à tous ceux qui se préoccupent de leur santé et qui veulent en savoir davantage sur les effets de l’alcool. Les repères ont été mis au point pour eux, pour qu’ils soient habilités à prendre des décisions éclairées et faire leurs propres choix sur la quantité d’alcool qu’ils boivent.

1. Lisez l’article de Catherine Handfield : « Consommation d’alcool : les recommandations doivent changer » 2. Consultez le document de l’ASPQ 3. Consultez la publication de The Lancet (en anglais) Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion