Plus que jamais, les Québécois souffrent d’un manque d’accès aux soins de santé. De longues listes d’attente existent dans toutes les sphères de la médecine.

Pourtant, chaque jour, des médecins spécialistes foulent le sol d’une salle d’opération, d’une salle d’endoscopie, d’un département d’imagerie ou d’une clinique externe pour se rendre compte, le matin même, que l’horaire prévu est incomplet : tests préopératoires non disponibles, annulations par manque de planification ou équipements manquants.

Derrière chaque faille du système, il y a un patient, une douleur, une grande inquiétude.

Pourquoi un patient doit-il multiplier les relances pour savoir quand et où il sera soigné ?

Que répond-on aux familles qui ont un proche en détresse psychologique à qui on propose un transfert plutôt qu’un début de traitement ?

Comment se fait-il qu’en plus du choc lié à l’annonce d’un diagnostic de cancer, un patient soit contraint de faire lui-même les requêtes aux archives d’un hôpital pour faciliter l’accès à son dossier médical intégral ?

Il est faux de croire qu’on s’habitue à cette déshumanisation. On ne s’en accommode pas. Les professionnels de la santé n’ont pas été formés pour observer un patient porter le fardeau de naviguer et de se perdre dans un système censé prendre soin de lui. Un patient qui a bien d’autres préoccupations que de se dépêtrer dans un dédale de boîtes vocales. Un patient qu’on veut, d’abord et avant tout, soigner.

Besoin de suivi

Pour le moment, lorsqu’un médecin de famille demande une consultation en médecine spécialisée, la demande tombe dans un gigantesque bassin en attente d’être priorisée. C’est ce qu’on appelle le Centre de répartition de services (CRDS). Dès lors, le patient n’a aucune idée du moment où son tour viendra. À l’ère des communications numériques, le patient devrait pouvoir suivre son dossier et savoir quand et où il pourra être soigné.

L’ébullition de la campagne électorale est terminée. Le 3 octobre dernier, les Québécois ont fait leur choix. Ils ont accordé leur confiance au gouvernement sortant de François Legault. En santé, le Plan du ministre Dubé comprenait déjà 52 mesures. En y ajoutant les engagements pris par la CAQ lors de la dernière campagne, la liste devient costaude.

Le plan de refondation prévoit un tableau de bord avec des indicateurs. Permettez-nous de suggérer que les premiers indicateurs à inclure dans ce tableau de bord soient ceux concernant l’expérience patient axée sur l’accessibilité et la qualité des soins.

C’est à tous les acteurs du réseau de refuser de s’habituer à l’inacceptable. Relevons-nous les manches, même si parfois on se sent impuissant devant un réseau si complexe. Un patient malade ou en détresse ne cogne jamais à la mauvaise porte, c’est à tous les professionnels de la santé et gestionnaires du réseau de le guider. Nous pouvons et devons le faire ensemble.

Quant à nous, dans chaque salle de traitement qui sera rendue disponible, un médecin spécialiste sera là pour prendre soin des patients, prendre soin de vous tous et toutes. C’est simple, nous voulons vous soigner.

* Consultez la liste complète des signataires Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion