L’auteur s’adresse au premier ministre du Canada, Justin Trudeau.

Monsieur le Premier Ministre du Canada, les 19 et 20 novembre prochains doit se tenir le XVIIIe Sommet de la Francophonie à Djerba, en Tunisie. Le Sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie portera sur l’intégration des enjeux numériques sur le thème « La connectivité dans la diversité : Le numérique, vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone ». Il s’agit d’une rencontre particulièrement importante pour les jeunes dans cet espace du français en partage dans le monde.

Nous désirons par la présente appuyer la tenue de ce Sommet malgré vos hésitations.

En effet, comme le souligne l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la valeur ajoutée de l’organisation réside dans le partage des expériences, les bonnes pratiques et les leçons apprises, mais aussi la collaboration inclusive avec les différentes parties prenantes, les réseaux professionnels existants et la société civile (les organisations à but non lucratif). À cet égard, la Tunisie, l’un des États fondateurs de la Francophonie, adhère à ces valeurs fondamentales.

Déjà reporté à deux reprises en 2020 et 2021 en raison de la pandémie de la COVID-19, il serait mal venu de le reporter à nouveau, cette fois à cause de la situation politique délicate en Tunisie. Le contexte mondial actuel fait grimper l’inflation à des niveaux records en Tunisie, qui subit actuellement une crise économique due aux affres de la pandémie de la COVID-19 à laquelle s’ajoute une crise d’approvisionnement des denrées alimentaires essentielles en raison de la guerre en Ukraine.

Il est donc indéniable que la tenue du XVIIIe Sommet de la Francophonie a toujours sa pertinence, comme prévu depuis avant 2020, dans un gage de solidarité avec le peuple tunisien face à ses nouveaux défis. Situation qui, à notre avis, ne met en rien en danger les participantes et participants qui y sont conviés ni les objectifs de la rencontre.

Depuis 2011, la Révolution de la dignité en transition a valu le prix Nobel de la paix à quatre organismes de la société civile tunisienne en 2015 qui ont visité le parlement canadien et l’Assemblée nationale québécoise, à l’invitation des organisations de la société civile canadienne en 2016. Rappelons que le Québec appuie la tenue de l’évènement selon ce nouvel échéancier.

La Tunisie est encore en transition démocratique. Il s’agit d’un processus dynamique qui doit être appuyé et renforcé, tout comme ce fut le cas lors de la tenue d’autres évènements d’envergures en Tunisie, dont de deux Forums sociaux mondiaux (FSM) en 2013 et 2015.

Malgré les risques, les organisations ont tenu à maintenir l’évènement. Ce contexte a permis de faire face aux enjeux autour du renforcement des sociétés civiles et de la convergence des luttes sociales mondiales.

Avec tous ces enjeux économiques, écologiques et numériques aujourd’hui, ces alliances ont pris une nouvelle dimension pour l’avenir des jeunes, tel qu’il ressort du deuxième Forum D-CLIC qui a mobilisé les jeunes les 19 et 20 juillet derniers, lors d’une rencontre organisée par l’OIF au Centre international de Tunis pour l’économie numérique culturelle (TIC DCE).

Il est donc bien à propos que le XVIIIe Sommet de la Francophonie se tienne à Djerba, en Tunisie, en novembre prochain pour aller de l’avant. D’autant plus qu’avec la tenue du Sommet, les sociétés civiles des pays membres se rencontrent en même temps pour échanger sur les apports politiques, économiques, technologiques et sociaux qui permettraient d’améliorer la situation des jeunes, majoritaires dans l’espace francophone.

Ainsi, la présence des pays membres de la Francophonie au Sommet à Djerba serait un atout indéniable pour le dialogue avec le gouvernement hôte et sa société civile sur les défis de la gouvernance et des bonnes pratiques d’une société de droits. Ces discussions ont pour but de renforcer les États membres : leur système politique, leurs institutions démocratiques leur société civile. Le Canada, comme la Tunisie ainsi que tous les pays membres de la Francophonie, ne peut qu’en sortir plus fort !

M. Trudeau, nous sommes confiants de la valeur ajoutée que votre participation apporterait au XVIIIe Sommet de la Francophonie en tant que vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone internationale où le Canada et le Québec tiennent une place importante.

Nous comptons sur votre appui.

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