La sortie théâtrale de Mme Danielle Fleury, PDG adjointe du CHUM, ainsi que la mise en demeure à l’endroit de la Ville de Montréal concernant le Réseau Express Vélo (REV) dans l’avenue Viger nous ont laissés tous stupéfaits.

Comment la direction d’un centre hospitalier, qui promeut la santé et la prévention, qui encourage ses employés à utiliser le transport actif pour venir au travail, qui fait également des campagnes de souscription lors d’activités à vélo (qui passent d’ailleurs dans l’avenue Viger), peut-elle s’opposer à la sécurisation de la piste cyclable sur cette rue ?

Regardons les faits : dans l’état actuel des choses, il y a une bande cyclable large de 6 pi occupée par des ambulances, ce qui force les usagers du vélo à se rabattre sur la première des trois voies réservées aux autos et camions. Ils sont ainsi coincés entre les ambulances et les automobiles circulant souvent bien au-delà de la limite de vitesse dans ce secteur. Il va de soi que la configuration actuelle est accidentogène.

Comparons maintenant avec la proposition de la Ville de Montréal : une voie cyclable physiquement séparée des voies automobiles et de camionnage, des entrées charnières, une signalisation sonore et visuelle lors des sorties des ambulances, un fini différent sur le sol pour ralentir les usagers du vélo ainsi que des espaces réservés aux ambulances dans la rue Sanguinet. Bref, ce genre d’aménagement, qui fonctionne à merveille, est partiellement implanté (alerte visuelle uniquement) autour de la caserne de pompiers coin Rachel et Christophe-Colomb, où une piste bidirectionnelle comptabilisant de 6000 à 7000 passages quotidiens côtoie également une piste nord-sud.

Comment se fait-il que la direction du CHUM ne se soit jamais souciée des piétons qui passent sur le trottoir de l’avenue Viger ? Ou encore des voitures qui roulent à vive allure et qui empêchent la sortie rapide des ambulances, voire le passage non sécuritaire depuis cinq ans des usagers du vélo ?

La crainte de l’augmentation du transit vélo n’est-elle pas là un aveu de la nécessité de cet aménagement ?

Comme le malade imaginaire, la direction du CHUM nous monte de toutes pièces une série de maux dont le REV sera responsable : augmentation du trafic automobile et réduction de l’accès à l’hôpital en véhicule motorisé, augmentation du temps de sortie des ambulances, réduction des voies automobiles.

Il faut bien le rappeler, les automobiles et taxis qui se rendent à l’hôpital y accèdent principalement par la rue Sanguinet et la rue Saint-Denis (deux rues nord-sud), mais jamais par l’avenue Viger. De plus, à moins de devoir transférer un patient à un autre hôpital, la sortie des urgences se fait normalement en douceur, vu que les ambulanciers doivent libérer l’espace pour remplir tranquillement la paperasse à l’extérieur. Finalement, aucune voie automobile n’est retranchée.

Et tel le malade imaginaire, hypocondriaque craignant en permanence la maladie et la mort, le comportement de la direction du CHUM vis-à-vis du REV Viger n’est que le fruit de sa pure imagination, alimentée par un biais cognitif tant répandu vis-à-vis des usagers du vélo.

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