Récemment, la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke rendait publique une mise à jour de ses réflexions quant à la capacité du Québec à retenir les travailleurs expérimentés de plus de 60 ans sur le marché du travail. La Chaire a d’ailleurs rappelé avec justesse que la part des Québécois de plus de 65 ans passera de 20 % à plus de 25 % d’ici 2031.

Les constats nous rappellent les défis du Québec qui s’accentueront dans les prochaines années : une pénurie de main-d’œuvre grandissante combinée à une pression supplémentaire sur le réseau de la santé en raison du vieillissement de la population. Le Québec se transforme, qu’on le veuille ou non, et il faut que nos politiques publiques suivent la parade. Nous avons besoin de nos travailleurs aux cheveux argentés pour maintenir à flot notre économie et conserver la qualité de nos services publics.

Dans leur récente publication, les chercheurs Luc Godbout et Suzie St-Cerny rappellent de nombreuses recommandations émises par plusieurs acteurs, dont la FCCQ, ces dernières années afin de rehausser l’incitation au travail.

D’abord, des mesures fiscales s’imposent afin de rendre le tout plus intéressant qu’à l’heure actuelle. Malgré certains efforts intéressants depuis quelques années, les chercheurs proposent notamment l’aménagement du RRQ, un crédit d’impôt fédéral pour prolongation de carrière et report de l’âge limite pour la transformation d’un REER en FERR. Ces pistes de recommandations font largement consensus parmi les acteurs économiques et devraient trouver preneur en cette période préélectorale.

Fossé entre les hommes et les femmes

En plus des incitatifs financiers, la FCCQ désire mettre en lumière le fossé gigantesque, voire inquiétant, entre l’activité des hommes et celle des femmes passé 60 ans. Plus de 61,5 % des hommes québécois de 60 à 64 ans étaient toujours actifs sur le marché du travail en 2021, contre 45,8 % pour les femmes. Il nous faut trouver des mesures ciblées pour que les Québécoises trouvent un emploi qui leur convienne et les incite à persévérer sur le marché du travail. Ces femmes sont à la retraite plus longtemps et, malheureusement, elles sont généralement plus nombreuses à souffrir de précarité économique à un âge plus avancé. Il y a là une adéquation évidente.

Nous devons en parler, le chanter s’il le faut. On a besoin de nos travailleuses et travailleurs expérimentés. On a besoin de ces femmes sur le marché du travail et ça se fera au bénéfice de toutes et tous. Le Québec est dû pour une vaste campagne de séduction envers nos têtes grises d’expérience et la mise en place de mesures solides pour redresser le portrait actuel.

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