De la fin de juin jusqu’à la mi-juillet, s’enchaînent les fêtes nationales du Québec, du Canada, des États-Unis et de la France.

Pour moi, c’est toujours un moment surréaliste où je regarde avec étonnement la ferveur nationaliste des patriotes de ces nations. J’avoue que la fierté nationale, ce n’est pas quelque chose que je comprends. Pas même quand le Canadien fait les séries ! Pas que le Québec n’ait pas de quoi être fier.

C’est incroyable ici et je suis fier d’un paquet de choix sociaux que le Québec a faits dans son histoire, mais de là à, moi, personnellement, être fier d’être Québécois, pas sûr.

Comment je peux être fier de quelque chose pour lequel je n’ai même pas travaillé ? C’est seulement le chaos de la loterie de la vie qui m’a fait naître ici. Je suis venu sans GPS, sans billet d’avion et sans passeport (malgré qu’à l’époque, on pouvait en obtenir un sans même faire du camping à Service Canada). Je suis un Québécois de facto.

Avant que les lecteurs les plus réactifs me traitent d’ingrat, je tiens à dire que je suis particulièrement content d’être un petit gars d’icitte et que je ne voudrais pas vivre ailleurs…

Bon, j’irais bien passer mes hivers à Fort Lauderdale, mais ça fait juste de moi un snowbird et ça, c’est le summum du Québécois.

Mais, quossé ça, un Québécois ?

Depuis quelques années, on a commencé à redéfinir des mots comme « homme » et « femme » en réalisant qu’ils contiennent, en eux, deux concepts distincts : le sexe et le genre. Un autre mot qui mériterait de se faire clarifier ainsi, c’est le mot « Québécois ».

Parfois, on l’utilise pour désigner l’ensemble des habitants du Québec ; parfois, on l’utilise pour désigner les Québécois « de souche ». J’avoue que j’aime mieux la première définition, parce que, tsé, il y a plus de place pour moi dans celle-là.

Pierre Falardeau disait : « Il y a des Québécois de toutes les câlisse de souches ».

Faque, quossé ça, un Québécois ?

Bonjour/Hi !

Souvent, on met l’élément linguistique au cœur de l’identité québécoise et je trouve que c’est une vérité partielle. Les familles anglophones qui sont au Québec depuis des siècles, ce ne sont pas des Québécois, eux ? Et les membres des Premières Nations ?

À la Saint-Jean, François Legault a publié un texte dans lequel il disait : « Québécoises et Québécois de toutes les générations, de toutes les régions et de toutes les origines, unissons-nous, chaque jour, autour du français. Prenons le relais de nos ancêtres. »

Mais c’est deux propositions qui sont mutuellement exclusives, soit on est d’origines diverses, soit on a des ancêtres communs. Pas les deux. Faut que tu te décides, François !

En mettant le français et les ancêtres français au cœur de ce qui fait le « nous », notre premier ministre réitère que de poursuivre la défense de notre langue, c’est important au nom de la continuité historique. Mais, selon cette logique, pourquoi ne pas défendre avec autant de ferveur les langues autochtones du territoire ?

Il me semble évident que pour être Québécois, on n’a pas besoin de partager les mêmes ancêtres, ni même, peut-être, la même langue. Anyway les immigrants allophones, s’ils envoient leurs enfants à l’école publique, en une seule génération, ces petits-là vont « chanter alouette sans fausse note ». Faut pas capoter avec ça.

On entend souvent que notre diversité, c’est notre richesse et, ça aussi, c’est une vérité partielle. Notre richesse, c’est également d’avoir des valeurs communes et un projet de société commun.

Une société démocratique qui se veut équitable et juste, une société où on prend soin des plus vulnérables et des malades, où on donne des chances académiques à tout le monde et où on accepte la divergence, même celle des gens qui mettent du ketchup dans leur poutine… comme moi.

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