Je me nomme François Bourgault, résidant de Saint-Joseph-de-Coleraine et amant de la nature et de l’environnement.

Le 15 juin 2021, ma fille de 39 ans est décédée à l’Institut de cardiologique universitaire de Québec, à la suite d’une intervention médicale. Elle a subi plusieurs complications post-opération qui ont mené à son décès. Elle était enfant unique.

Aujourd’hui, une grande douleur m’habite encore, tout comme ma femme. C’est toujours avec beaucoup de nostalgie et de tristesse que nous parlons des beaux moments passés avec Maryka et notre petit-fils. La pêche était l’une de ces activités privilégiées. Ces moments sont naturellement gravés précieusement au fond de notre mémoire.

Ces histoires de pêche, mais surtout les moments de qualité passés en famille, donnent souvent des frissons. Ils étaient pleins d’amour. La pêche était l’activité préférée que Maryka pratiquait avec moi et souvent en famille.

Aujourd’hui, en date de rédiger cette lettre, le jeudi 7 juillet 2022, la municipalité de Saint-Joseph-de-Coleraine ainsi que l’Association des riverains du petit lac Saint-François, par des actes légaux, mais à apparence d’éthique douteuse, viennent interdire la libre circulation et le libre accès à ce plan d’eau pour les personnes n’étant pas riveraines du lac. Je considère que la pratique de la pêche est l’un des plus beaux loisirs pour une personne retraitée, tout comme pour les personnes ayant des capacités physiques réduites.

Ce loisir devrait être accessible à tout le monde et par le règlement municipal 670-2022, le conseil municipal de Saint-Joseph-de-Coleraine vient restreindre un loisir accessible à tous, et par le fait même, diminuer l’accès à un bien commun qu’est le petit lac Saint-François.

Le vrai problème

Le véritable enjeu serait de s’attaquer au problème qu’est la pollution du lac, et non pas de pénaliser les citoyens non riverains, ceux habitant au village de Saint-Joseph-de-Coleraine. Aucune étude environnementale n’a été menée sur le niveau de pollution dans le lac. Il faudrait d’abord, selon moi, vérifier quelles sont les matières polluantes dans le lac et localiser le problème, s’il y en a un. Plusieurs interventions peuvent se faire avant même de restreindre l’accès au lac à tous, mesure que je considère draconienne.

L’adoption de ce type de règlement soulève plusieurs frustrations et plusieurs questions. À commencer par les riverains, qui seraient favorisés au détriment des résidants du village (dits non riverains).

Ce genre de règlement est discriminatoire et l’Association des pêcheurs sportifs du Québec nous a confirmé que notre vision était juste.

Pour terminer, la résolution et le règlement 670-2022 qui en a découlé sont discriminatoires et incohérents. À ce sujet, le conseil municipal n’a jamais été en mesure de nous dire pourquoi il y avait eu adoption d’une résolution ET du règlement lors d’une séance extraordinaire du 6 juin 2022, à part le fait qu’il fallait agir d’urgence avant l’ouverture de la saison de pêche.

Je suis d’avis qu’il faut protéger nos lacs pour les générations futures. Il n’existe aucune réglementation concernant la puissance des moteurs des embarcations nautiques ni balise limitant la vitesse à l’intérieur des 100 ou 200 premiers pieds. Je veux moi aussi protéger l’environnement et la pérennité de nos lacs. J’aimerais que le tout soit fait de façon transparente et dans un dialogue ouvert, non pas par des actes égoïstes et possessifs d’un bien commun, qui appartient à tous.

Travaillons ensemble en communauté.

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