J’ai la chance d’avoir une fille merveilleuse qui, malgré ses propres obligations, a décidé d’héberger mon père âgé de 98 ans. Il est traité comme un roi.

Mais supposons que la situation était tout autre. Supposons que ma fille le lave dans son lit à la débarbouillette à 5 h du matin. Disons qu’il ne peut recevoir de bain ou de douche que toutes les deux ou trois semaines, malgré le fait qu’il le veuille plus fréquemment. N’étant pas incontinent, il n’a pas besoin d’une culotte d’incontinence. Mais sa proche aidante décide de lui en mettre une quand même, car elle manque de temps pour le conduire à la salle de bain.

Son déjeuner lui est servi à 8 h. Comme il est incapable de s’alimenter seul, il ne peut manger avant 9 h, car il n’y a personne pour l’aider avant. Il aimerait s’asseoir au fauteuil, mais il est incapable de se lever seul.

Il restera dans son lit durant deux jours. Il sera levé à 8 h deux jours plus tard et sera couché à 18 h. Ses repas ne ressemblent en rien à ce qu’il mangeait lorsqu’il vivait avec ma mère.

Selon la Loi pour contrer la maltraitance, mon père pourrait porter plainte pour ce genre d’agissements ressemblant à des sévices plutôt que des services. Heureusement, ce n’est pas le cas.

Par contre, pour des milliers d’aînés hébergés en CHSLD, ce calvaire se répète jour après jour depuis bon nombre d’années. Il semble qu’au Québec, la maltraitance soit à deux vitesses. Une pour le réseau public, donc cautionnée par les gouvernements passés et présents, et l’autre pour l’aîné maltraité par des proches.

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