Cette semaine se déroule la Semaine nationale de l’engagement parental, organisée par la Fédération des comités de parents du Québec, qui a pour objectif de valoriser l’implication parentale dans le milieu scolaire. Nous profitons donc de ce moment pour décrier haut et fort le bâillon qui plane sur l’engagement parental dans le monde de l’éducation.

Comme plusieurs parents, nous avons répondu présents à l’appel de mobilisation lancé par le gouvernement du Québec lors du déploiement de la nouvelle gouvernance. Nous étions fébriles à la vue de cette nouvelle structure et nous avions hâte de pouvoir nous faire entendre, faire entendre nos voix au service de la réussite scolaire des élèves. Malheureusement, nous avons désenchanté assez rapidement.

Depuis la mise en place de cette nouvelle structure de gouvernance des commissions scolaires, les choses ont changé, oui, mais pas nécessairement pour le mieux. Cette nouvelle façon de faire devait permettre aux parents de mieux faire entendre leur voix et d’obtenir plus de pouvoir au sein des instances administratives des centres de services scolaires. Mais ce n’est pas le cas !

Présentement, la Loi sur l’instruction publique donne des responsabilités aux parents, mais ne leur donne aucun moyen pour les réaliser. Après quelques mois de la mise en place du conseil d’administration, nous savons d’ores et déjà que ce ne sont pas les administrateurs qui décident, mais bel et bien le ministère, le patron de votre centre de services scolaire. Les parents allouent un nombre incalculable d’heures à des tâches administratives qui n’ont rien à voir avec la réussite des élèves.

Pourtant, ce n’est pas pour cela que nous nous sommes engagés. Nous voulions faire une différence auprès des élèves. Nous voulions participer à leur réussite scolaire, tout simplement. Nous voulions faire entendre notre voix. Nous voulions NOUS faire entendre.

Au contraire, nos droits ont été bafoués. Nos droits n’ont pas été respectés et présentement rien dans la Loi sur l’instruction publique ne nous permet de les faire respecter. Force est de constater que bien souvent, on ne veut pas nous entendre réellement. Entendez-vous notre voix qui se tait ?

Cela fait maintenant plus d’un demi-siècle qu’a eu lieu la commission Parent où des gens de la population et du politique s’étaient rassemblés pour parler d’éducation et faire bouger les choses. D’ailleurs, cette commission s’était intéressée aussi à la reconnaissance du rôle et des fonctions des parents et de l’importance de leur collaboration dans le monde de l’éducation.

Quelles leçons avons-nous tirées des réformes précédentes ? Et, en 2022, où sommes-nous rendus ? Que souhaitons-nous collectivement pour notre système scolaire québécois ? Quel est l’avenir de l’engagement parental dans le monde scolaire ?

Il est grand temps de faire bouger les choses, de bouleverser les pratiques. Nous avons besoin d’un vrai débat, d'une vaste consultation publique sur les fondements mêmes de notre système éducatif.

Le Québec a tout ce qu’il faut pour devenir un leader mondial en éducation. Devrions-nous mettre en place une commission Parent 2.0 ou 5G comme proposé par Normand Baillargeon, philosophe, essayiste et ex-enseignant au département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Montréal ?

Êtes-vous prêts à faire entendre votre voix et à la joindre à la nôtre ?

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