Au cours des dernières années, l’immigration est devenue un sujet délicat et compliqué, non seulement pour les entreprises, mais également pour la population québécoise. Il est vrai que l’immigration, peu importe si elle est de nature économique ou autre, constitue un dossier complexe où les opinions sont nombreuses et divergentes.

Seulement au cours de la dernière semaine, les débats sur les seuils d’immigration ont été nombreux dans les médias. Normalement, ces discussions auraient été accompagnées de consultations publiques au cours de l’été afin de redéfinir la planification pluriannuelle des seuils d’immigration.

Le gouvernement du Québec a décidé de repousser cette consultation au début de l’année 2023. La politique publique en matière d’immigration est devenue le sujet clivant par excellence.

Différents chiffres liés au seuil sont même lancés dans l’espace public, avec pour seul but de frapper l’imaginaire collectif. Certains confrontent les données sur l’explosion des postes vacants et une démographie vieillissante à une notion légitime, mais vague et obscure de capacité d’intégration. À notre connaissance, même si cette expression est utilisée à tout vent, elle n’a jamais été expliquée et définie, et encore moins quantifiée.

Afin de mettre fin à la polarisation d’un débat aussi important, il est essentiel de baser nos décisions portant sur l’immigration sur des données économiques et sociales objectives et surtout transparentes.

Nous devons arrêter de comparer des données économiques en matière de besoins de main-d’œuvre à des perceptions fluctuantes en fonction des aléas politiques.

Proposons une définition claire de la capacité d’intégration. Pour nous à la Fédération des chambres de commerce du Québec, il est important d’évaluer avec précision la capacité à loger, éduquer et franciser cet afflux d’immigrants et leur famille.

En l’occurrence, si certaines des variables sont jugées insuffisantes, cela pourra orienter les politiques publiques et les investissements gouvernementaux.

Du point de vue des employeurs québécois, un apport plus important de travailleurs immigrants est une absolue nécessité. Cependant, au-delà des expressions consacrées, il nous faut un débat serein et autant dépolitisé que possible sur la question. Une fois les constats mis en lumière, ce sera aux partis politiques de démontrer leur plan d’action afin de rehausser cette capacité d’intégration.

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