Le 14 avril 2022, le Parlement de l’Ukraine a adopté une déclaration sur le génocide commis par la Russie en Ukraine et appelé les parlements dans le monde à reconnaître ce génocide.

Le 27 avril 2022, la Chambre des communes du Canada a adopté une motion du consentement unanime selon laquelle il est résolu que « la Chambre reconnaisse que la Fédération de Russie commet des actes de génocide contre le peuple ukrainien ».

L’article 2 de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, également connue comme la Convention sur le génocide, stipule que « le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :

  • Meurtre de membres du groupe ;
  • Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
  • Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;
  • Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ;
  • Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe ».

Le 16 mars 2022, la Cour internationale de Justice à La Haye a rendu un jugement provisoire dans la cause de l’Ukraine c. Fédération de Russie, déclarant d’abord que « l’Ukraine et la Fédération de Russie sont toutes deux parties à la Convention sur le génocide », puis indiquant que « la Cour considère que la population civile touchée par le conflit actuel est extrêmement vulnérable. De nombreux civils ont été tués ou blessés dans le cadre de l’“opération militaire spéciale” conduite par la Fédération de Russie, qui a également occasionné d’importants dégâts matériels, notamment la destruction de bâtiments et d’infrastructures. Les attaques, qui sont toujours en cours, rendent les conditions de vie de la population civile de plus en plus difficiles. Nombreux sont ceux qui n’ont pas accès aux produits alimentaires de première nécessité, à l’eau potable, à l’électricité, à des médicaments essentiels ou au chauffage. Un très grand nombre de personnes tentent de fuir les villes les plus durement touchées dans des conditions extrêmement dangereuses ».

Sur cette base, la Cour internationale de Justice a déclaré à titre provisoire des mesures conservatoires, dont le fait que « la Fédération de Russie doit suspendre immédiatement les opérations militaires qu’elle a commencées le 24 février 2022 sur le territoire de l’Ukraine ».

La Russie viole de manière flagrante ce jugement de la Cour internationale de Justice, alors que les forces russes poursuivent sans relâche leurs bombardements vicieux de la population civile et des infrastructures de l’Ukraine, y compris les hôpitaux et les écoles, et commettent d’innombrables crimes de guerre en tuant, violant, torturant et affamant la population civile ukrainienne et en effectuant un transfert forcé des enfants de la région du Donbass vers la Russie. Il suffit de se rappeler les images horribles de Boutcha, Irpin, Kramatorsk et Marioupol.

Le 12 avril 2022, le président Joe Biden a déclaré ceci au peuple américain : « Votre budget familial, votre capacité à remplir votre réservoir, rien de tout cela ne devrait dépendre du fait qu’un dictateur déclare la guerre et commette un génocide à l’autre bout du monde. »

C’était la première fois depuis que la Russie a lancé sa guerre génocidaire contre l’Ukraine que le président des États-Unis déclarait que les atrocités découvertes en Ukraine se qualifiaient de « génocide ».

Le président américain a expliqué plus tard qu’il avait « appelé cela un génocide parce qu’il est devenu de plus en plus clair que Poutine essaie simplement d’éliminer même l’idée d’être ukrainien », ajoutant que « les preuves s’accumulent ».

Les autorités et les forces russes tentent en effet d’éliminer même l’idée d’être ukrainien, qui découle du déni par Poutine de l’existence même du peuple ukrainien dans son ensemble.

Par exemple, le 12 juillet 2021, dans un article intitulé Sur l’unité historique des Russes et des Ukrainiens, Poutine a écrit : « Lorsqu’on m’a interrogé sur les relations russo-ukrainiennes, j’ai dit que les Russes et les Ukrainiens formaient un seul peuple – un tout. Ces propos n’étaient pas motivés par des considérations à court terme ou motivés par le contexte politique actuel. C’est ce que j’ai dit à de nombreuses reprises et ce que je crois fermement. »

Incroyablement, selon la version de l’histoire de Poutine : « Le nom “Ukraine” était plus souvent utilisé au sens du vieux mot russe “okraina” [périphérie] […], faisant référence à divers territoires frontaliers. Et le mot “Ukrainien” […] désignait à l’origine les gardes-frontières qui protégeaient les frontières extérieures. »

Poutine et le Kremlin sont évidemment conscients des atrocités commises contre le peuple ukrainien et, par leur conduite, cautionnent de tels actes de sauvagerie et veillent à ce que les forces russes les perpétuent.

Cette preuve accablante montre que la Russie commet des actes dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, le peuple ukrainien.

Cela constitue un « génocide », selon la Convention sur le génocide de l’ONU.

La communauté internationale doit reconnaître ce génocide et réagir en conséquence. Le Parlement du Canada a donné le bon exemple à suivre par les autres parlements.

* Ukraine-2050 est une organisation sans but lucratif établie pour aider à mettre en œuvre dans une génération – d’ici 2050 – des stratégies pour le développement durable de l’Ukraine en tant qu’État européen pleinement indépendant, territorialement intégral, démocratique, réformé et économiquement compétitif.

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