Le récent budget déposé par le gouvernement du Québec prévoit des sommes importantes destinées à la lutte contre les changements climatiques et à l’électrification des transports qui permettront, entre autres, l’installation de 800 nouvelles bornes de recharge à Montréal et d’une centaine à Québec. Pour assurer un déploiement rapide et viable de ce plan, le gouvernement aurait tout avantage à mettre en place des conditions propices à la contribution d’une multitude de partenaires, dont ceux du secteur privé.

Le gouvernement du Québec s’est doté d’un objectif précis : mettre fin à la vente de nouveaux véhicules à essence en 2035. Or, comme c’est le cas pour toute nouvelle transition technologique, il est utile que les gouvernements propulsent le changement au moyen de mesures incitatives et de politiques publiques, surtout lorsqu’il met fin à plus d’un siècle d’habitudes en matière de fabrication et de déplacement des biens et des personnes.

Toutefois, afin d’opérer un réel virage, il sera nécessaire de créer des conditions invitantes pour les entreprises qui détiennent l’expertise et les ressources pour accroître significativement l’accès aux bornes de recharge.

Des solutions concrètes sont d’ailleurs à la portée de Québec, comme celle d’offrir des mesures incitatives aux entreprises et aux municipalités pour qu’elles développent les réseaux de recharge locale ou celle de revoir l’aménagement des lois et des règlements pour faciliter l’intégration de bornes aux résidences multilogements – une initiative actuellement extrêmement complexe à mettre en place pour les locataires et les copropriétaires.

Favoriser l’accès par la concurrence

Promouvoir la concurrence est une autre façon de faire déjà bien répandue en Europe et ailleurs en Amérique du Nord, où les conducteurs de véhicules électriques (VE) peuvent choisir parmi plusieurs fournisseurs de services de recharge.

Elle est notamment facilitée par des partenariats d’itinérance, qui décuplent l’accès des conducteurs aux bornes de recharge en favorisant la concurrence et la coopération entre les réseaux de recharge des entreprises privées. Par la même occasion, cela accélère le déploiement de ces réseaux.

En fait, l’itinérance permet aux conducteurs d’utiliser un seul abonnement pour trouver, lancer et payer rapidement la recharge de leur véhicule dans n’importe quelle station de recharge partenaire, de la même manière qu’une carte bancaire peut être utilisée pour retirer de l’argent dans les distributeurs automatiques du monde entier.

Ainsi, une foule de moyens s’offrent au Québec pour permettre aux différents fournisseurs privés de bornes de recharge de desservir ensemble notre vaste territoire, en collaboration avec les partenaires existants.

Des paroles aux actes

Le Québec est le chef de file canadien en ce qui a trait au nombre de bornes de recharge, mais il reste beaucoup de travail à faire dans plusieurs régions pour se doter d’un réseau conséquent à l’élimination de la vente de véhicules à essence dans quelques années : le nombre de bornes ainsi que la vitesse et l’ampleur des nouveaux investissements requis sont importants.

À cet égard, le modèle coopératif et compétitif est parfaitement transposable à la réalité québécoise. Il s’agit d’une prochaine étape naturelle pour améliorer l’expérience du nombre croissant de conducteurs de VE sur les routes du Québec.

L’invitation est lancée : plusieurs acteurs du secteur privé, comme des détaillants, des chaînes d’épicerie et des exploitants de stations de ravitaillement, sont prêts à investir au Québec et à travailler avec le gouvernement pour développer un plan de déploiement aussi ambitieux que ses objectifs.

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