Le 17 avril, le Canada soulignait les 40 ans de la Charte canadienne des droits et libertés. Partout au pays, les communautés francophones et acadiennes ainsi que les organismes francophones comme le Réseau de développement économique et d’employabilité (RDEE) Canada ont célébré notamment l’article 23 de cette charte, qui assure le droit à l’instruction dans les deux langues.

Ne croyons pas que cet article règle tous les maux : la crainte de l’assimilation demeure entière chez de nombreuses communautés. Jour après jour, ce sont 10 millions de francophones partout au Canada qui luttent pour la survie de leur langue, de leur culture, de leurs institutions et de leurs services.

Le problème est généralisé, de la petite enfance à l’âge adulte. Les écoles francophones sont sous-financées partout au Canada et l’accès à des entreprises francophones ainsi qu’à des services en français demeure inégal d’une région à l’autre. Les Prairies en sont un bon exemple. Les services y sont difficilement accessibles en français, alors que les provinces maritimes, sont relativement bien desservies.

Manque d’immigration et d’infrastructures

Il ne s’agit pas que d’une question de services. Depuis plusieurs années, le Canada n’atteint pas ses cibles en immigration francophone. Pourtant, cette immigration assurerait la vitalité des communautés francophones et acadiennes, et pallierait le problème de main-d’œuvre actuelle. Nous devons être en mesure d’offrir des emplois en français aux immigrants dès leur arrivée au Canada. Actuellement, un immigrant francophone en Alberta, par exemple, peut difficilement se trouver un emploi dans sa langue.

De même, alors que des ententes ont été conclues entre le gouvernement fédéral et les provinces pour le financement de services en petite enfance, saurons-nous assurer un nombre suffisant de places en garderies francophones ? Le manque d’infrastructures est criant, le recrutement et la rétention du personnel, difficiles.

Pourtant, l’accessibilité et la qualité des services jouent un rôle de premier plan pour la vitalité des communautés et la transmission de la langue.

Cette vitalité est aussi assurée par la présence d’entreprises francophones : selon un sondage effectué par le RDEE Canada et le panel Léger opinion en 2020, 9 répondants sur 10 croient que la présence d’entreprises francophones est importante pour la survie de la langue française dans leur communauté.

Ce même sondage rapportait que 77 % des répondants souhaitaient que le gouvernement fédéral en fasse plus pour le développement économique des communautés francophones et acadiennes du pays. Alors que la Charte fête ses 40 ans, l’heure est au bilan. Pour espérer une plus grande contribution des francophones à l’avancement de notre pays, il faut agir davantage dans la pierre angulaire de toute progression : le développement économique.

C’est pourquoi le RDEE Canada tiendra en septembre 2022 un Sommet national sur la francophonie économique en situation minoritaire. Ce sommet sera l’occasion de réunir dirigeants, entrepreneurs, agences économiques et toute personne s’intéressant au développement économique francophone.

Il revient à tous les ordres gouvernementaux d’accorder une place spéciale aux francophones dans leurs stratégies économiques alors que la relance post-COVID s’enclenche, que ce soit en tourisme, en immigration ou auprès des petites et moyennes entreprises. Le RDEE Canada sera présent pour travailler en partenariat avec le gouvernement pour en faire plus pour nos communautés francophones et ainsi assurer leur survie et leur croissance, dans la lignée de ce que l’article 23 prévoyait.

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