Volodymyr Zelensky s’adresse au monde de son bunker. Il est tout petit dans son écran. Le monde a pitié de lui. Le monde ne peut rien pour lui, encore moins pour son peuple. Le monde découvre les corps de civils assassinés dans les rues de Boutcha. Le monde se demande pourquoi nous en sommes là, en 2022 !

Ce qui arrive aux Ukrainiens peut arriver à n’importe quel autre peuple pris dans un conflit de frontières avec un pays voisin trop armé. On ne peut pas prévenir les conflits des frontières, ils sont aussi fréquents que les problèmes de l’altérité des hommes.

Les pays qui ne sont pas membres du club sélect de l’OTAN doivent s’allier à ceux qui vont les protéger… parfois au prix fort !

Lorsqu’on cherche OTAN dans Wikipédia, on obtient la définition suivante : « L’OTAN s’emploie à promouvoir les valeurs démocratiques et permet à ses membres de se consulter et de coopérer sur les questions de défense et de sécurité afin de résoudre les problèmes. Si les efforts diplomatiques échouent, elle dispose de la puissance militaire nécessaire pour entreprendre des opérations militaires. »

Pourtant, c’est sous l’égide de l’OTAN que les États-Unis se sont permis les pires exactions. D’abord, la guerre en Irak, en prétextant des armes chimiques, qui fera près d’un million de morts, plus de cinq millions de déplacés et une guerre civile qui accouchera du pire des groupes terroristes, Daech (État islamique).

Il en est de même pour l’invasion en Afghanistan. La raison officielle était la recherche de ben Laden… qu’on trouvera 10 ans plus tard dans un pays ami, le Pakistan. La guerre en Afghanistan n’était qu’une guerre sur le dos des Afghans pour « agacer » le voisin russe !

Le gouvernement américain ne sera jamais jugé pour ces vies fauchées et ces pays détruits, puisque c’est lui qui fait les lois du nouvel ordre mondial.

Par ces exactions, les néoconservateurs américains ont contribué à la dégradation des normes internationales et à l’érosion de la crédibilité de l’OTAN aux yeux d’une bonne partie du monde. Cela ne semble pas déranger les États-Unis. L’économie du pays de l’oncle Sam repose sur l’industrie de l’armement. Sans guerre, son économie va s’effondrer. D’où son intérêt dans l’OTAN pour que les pays partenaires augmentent leurs effectifs militaires.

Devant la peur que la guerre en Ukraine ne dégénère, l’OTAN a récemment rappelé à ses pays membres leur engagement d’augmenter le budget de leur armement pour atteindre 2 % de leur PIB.

Le Canada vient de dévoiler son budget, il bonifie l’investissement alloué à la défense de 8 milliards de dollars, ajoutés aux 41 milliards alloué à la Défense nationale sur cinq ans. C’est bien en dessous du 2 % demandé par l’OTAN. Ça fait plein d’avions et d’équipement à commander, très probablement aux États-Unis… surtout que le Canada doit renouveler toute son aviation de guerre qui n’a jamais servi, mais qui est déjà désuète !

La question qui se pose aujourd’hui est la suivante : est-ce que les pays doivent s’armer jusqu’aux dents au risque d’appauvrir leur population pour se protéger d’éventuelles guerres ?

L’augmentation des budgets de guerre appauvrit les populations tout en enrichissant une minorité… alors que la flambée des prix empêche un nombre grandissant de familles partout dans le monde de joindre les deux bouts.

Pour mettre un terme à cette course à l’armement et aux racines de cette violence, il faut changer complètement de système et l’OTAN doit disparaître, comme a disparu son vis-à-vis le pacte de Varsovie à la fin de la guerre froide. Nous sommes sortis du système de clivage idéologique en deux parties où le monde s’alignait ou se clivait en fonction de cette division. « Aujourd’hui, les pays regardent leurs intérêts et leur sécurité directe et non idéologique », comme l’explique le diplomate et écrivain libanais Ghassam Salamé, dans son livre Quand l’Amérique refait le monde (Fayard, 2005).

Il est venu, le temps où les humains doivent créer des institutions et des mécanismes justes et équitables pour mieux gérer et protéger tous les peuples.

Pink Floyd l’a chanté il y a déjà longtemps : « Bombarder pour la paix, c’est comme baiser pour la virginité ! »

L’absurdité des hommes est sans limites.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion