L’auteur s’adresse au premier ministre du Canada, Justin Trudeau

Le monde entier est témoin du viol implacable de l’Ukraine avec son tribut de mort, de souffrance et de destruction. Cette invasion non provoquée et injustifiée de l’Ukraine par la Russie évoque les invasions nazies successives qui débutèrent en 1938 et laisse présager d’autres attaques.

L’Ouest a adopté une attitude honteuse en évoquant le risque de propager la guerre et de déclencher un affrontement nucléaire. Ce faisant, nous permettons à Vladimir Poutine, un voyou, de neutraliser notre capacité à assumer nos responsabilités en utilisant la peur. D’où je viens, les petits tyrans sont confrontés, ils ne sont pas encouragés ! L’aide consentie à l’Ukraine est essentielle, mais elle n’est pas suffisante.

En refusant de s’impliquer davantage, l’Europe et l’Amérique du Nord se donnent bonne conscience en oubliant l’Accord d’association européenne de Vilnius aussi bien que la présence de nombreux diplomates américains, allemands, français, et polonais, d’élus américains, tant démocrates que républicains, lors des évènements de l’Euromaïdan en 2013. Toutes ces initiatives ont contribué à conforter l’Ukraine dans sa quête d’association avec l’Ouest sous de multiples formes qui causent aujourd’hui son malheur.

L’Ukraine a besoin de plus d’aide que nous ne lui en fournissons, et nous, l’Ouest, avons l’obligation morale de la lui apporter.

Le monde libre qui a un intérêt direct dans cette invasion totalise une population d’environ un milliard de personnes, comparativement à 140 millions en Russie. Il n’y a aucune comparaison. Le risque d’une guerre conventionnelle prolongée est faible et le risque d’un affrontement nucléaire est négligeable. En cette matière, il n’y a pas de place pour l’électoralisme.

Il est de notre devoir de nous impliquer de la façon suivante. La Russie doit être sommée de retirer son armée des territoires ukrainiens, à l’exception de la Crimée, dans les 72 heures, abandonnant son matériel si nécessaire. Si cette sommation n’est pas respectée, l’Ouest doit engager une offensive aérienne pour détruire la machine de guerre russe en Ukraine, avec pour objectif que celle-ci se retire derrière la frontière russe. S’il n’est pas provoqué, l’Ouest ne doit pas causer de dommages du côté russe de la frontière à moins que le comportement russe ne rende ceci inévitable. Les sanctions économiques contre la Russie doivent rester en place jusqu’à ce que la Russie signe un pacte de non-agression et s’engage à des réparations économiques pleines et entières des dommages infligés à l’Ukraine.

Il est entendu que les pays voisins ne voudront pas s’impliquer. C’est pourquoi cette initiative ne doit pas être menée par l’OTAN.

Cette initiative doit provenir de certains pays de l’Ouest partageant des idéaux communs. Le temps manque pour obtenir la bénédiction des Nations unies.

Certains soutiennent la voie des négociations. À mon avis, il ne peut en résulter qu’une perte de territoire pour l’Ukraine et accentuer davantage les impulsions confiscatoires de la Russie et de la Chine.

Les applaudissements debout des députés des Parlements d’Ottawa et de Londres et lors de séances conjointes à Washington sont gentils, mais ils sont loin du compte. Nous, de l’Ouest, devons nous rappeler que les prochaines cibles se situent le long de la frontière russe et, ne l’oublions pas, Taiwan.

D’autres répercussions se feront bientôt sentir sur le marché alimentaire, alors que les plaines ukrainiennes sont mises à mal, causant des pénuries au Moyen-Orient et au-delà.

Mieux vaut mettre les choses au clair avant qu’il ne soit trop tard que d’atermoyer, comme l’a fait Neville Chamberlain en 1938.

Je fais appel à vous, Monsieur le Premier Ministre, pour rappeler ces réalités à notre pays et à nos alliés.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion