En réponse au texte signé par des membres du Collectif scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec, « Développement énergétique au Québec – Un débat plus que nécessaire »1, publié le 14 mars

Le Collectif scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec a remis récemment en question la pertinence d’exporter notre électricité. Selon eux, il serait plus judicieux de conserver l’énergie d’Hydro-Québec pour mener notre transition énergétique.

Pour tout dire, l’objectif d’Hydro-Québec est de faire les deux, avec des conditions gagnantes pour le Québec. Nous souhaitons que notre énergie serve le bien commun et engendre les meilleures retombées économiques et environnementales.

Des exportations bénéfiques pour le Québec

Les contrats d’exportation à long terme rendent possible la construction d’interconnexions qui nous permettent d’obtenir la pleine valeur de notre énergie, et qui pourront être utilisées pendant les décennies qui suivront la fin des contrats de 20 ou 25 ans.

En ce qui concerne la lutte contre les changements climatiques, rappelons que les gaz à effet de serre ne connaissent pas de frontières. Ceux qui sont émis dans le Nord-Est américain atteignent vite nos latitudes.

À la suite de travaux scientifiques rigoureux, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et l’initiative Deep Decarbonation Pathways arrivent à la conclusion que les réseaux électriques doivent être mieux interconnectés pour favoriser l’utilisation accrue des énergies renouvelables.

Puisque l’éolien et le solaire sont des sources d’énergie variables, il faut pouvoir compter sur des énergies de base, disponibles en tout temps, comme notre hydroélectricité, afin de les équilibrer. Dans les réseaux du Nord-Est américain, c’est le gaz naturel, le mazout voire le charbon qui jouent ce rôle et qui doivent aussi être remplacés.

Transition et sécurité énergétiques

Plus des trois quarts de l’énergie produite par Hydro-Québec dans une année sont réservés au marché québécois. Les térawattheures restants peuvent être vendus au Québec pour combler les besoins supplémentaires, ou être exportés pour remplacer des énergies fossiles et générer des revenus. Nous faisons les deux.

Il est vrai que la transition énergétique nous amènera à électrifier de plus en plus de secteurs de notre économie, dans l’optique de réduire notre dépendance aux combustibles fossiles. Cette réalité fera partie intégrante de nos orientations pour les prochaines années.

Dans la foulée de cette électrification massive de notre économie, des solutions créatives nous aideront à réaliser la transition au meilleur coût possible.

C’est le cas de l’entente sur la biénergie avec Énergir, qui vise à électrifier de manière importante le chauffage des bâtiments, sans pour autant exercer une pression sur notre réseau pendant la pointe hivernale. L’entente réduira bel et bien le volume de gaz naturel consommé au Québec.

Gouvernance et transparence

Nous avons été fort surpris des propos des auteurs en ce qui concerne la gouvernance et la transparence du processus concernant l’avenir énergétique du Québec.

Au cours des deux dernières années, nous avons multiplié les occasions permettant aux parties prenantes et au public de s’exprimer sur les questions énergétiques, comme dans le cadre de l’initiative Énergie en commun.

Près de 27 000 personnes ont participé à la consultation et plus de 15 000 idées ont été soumises, idées qui alimenteront le prochain Plan stratégique d’Hydro-Québec.

Enfin, bien que nous soyons en bonne position grâce à l’importance que prend l’énergie renouvelable dans le portefeuille énergétique du Québec, tous conviennent que la transition énergétique sera un défi de taille. Et Hydro-Québec sera au rendez-vous.

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