Le rythme d’enfouissement « n’est plus soutenable », dit Valérie Plante.⁠1 Ça fait des années que les villes, les comités de citoyens soucieux de l’environnement, les gestionnaires de nos matières résiduelles dénoncent l’agrandissement sans fin des sites d’enfouissement. Et les coûts en hausse continuelle de l’enfouissement de nos déchets s’annoncent corsés.

Regardez attentivement votre compte de taxe pour comprendre la gravité du problème. C’est ce qu’annonce indirectement la mairesse de Montréal, précédée en la matière par les municipalités environnantes de la région métropolitaine.

Pourtant la solution est devenue évidente : le tri à la source de nos matières résiduelles réduirait de façon draconienne et même économique ces déchets qui nous coûtent collectivement et individuellement si cher.

Au moins deux expériences québécoises démontrent clairement que le tri à la source est non seulement possible, mais payant ! L’une menée par une institution publique, l’autre par un grand nombre de citoyens. La semaine dernière, La Presse nous a présenté un minicentre de tri pour recycler davantage. 2 On y découvrait les performances « étonnantes » d’un hôpital à Longueuil en matière de récupération à la source d’une multitude de matières destinées auparavant à l’enfouissement.

Papier déchiqueté, carton uni, plastique, métal, tout y est trié en ballots de première qualité. Et l’installation de tri à la source de cet hôpital sera payée au complet en un an grâce aux revenus de leurs matières bien triées et vendues directement aux conditionneurs-recycleurs. Qu’attendent les institutions, les commerces et les industries pour s’y mettre ?

Puis, il y a l’impressionnante performance de conteneurs à verre de l’Opération verre-vert. De simples citoyens, dans plus de 150 municipalités, récupèrent des milliers de tonnes de verre de première qualité dans des conteneurs de dépôt volontaire depuis plus de deux ans. Cette opération de tri à la source par les citoyens se fait à coûts nuls, en plus de faire économiser les frais d’enfouissement, de plus en plus coûteux.

La source des déchets, c’est en premier lieu le citoyen. La source du tri de ces déchets, c’est le même citoyen. Peut-on lui offrir la chance de devenir la source du tri de ses matières recyclables ?

1. « “Le rythme d’enfouissement n’est plus soutenable”, dit Plante », dans La Presse

Lisez le reportage de Philippe Teisceira-Lessard

2. « Un minicentre de tri pour recycler davantage », dans La Presse

Lisez le reportage de Jean-Thomas Léveillé Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion