Dans les dernières semaines, les médias ont été nombreux à rapporter la gravité des impacts de la pandémie sur les Québécoises et les Québécois aînés. Aujourd’hui, notre société commence à prendre pleinement conscience que les impacts de celle-ci dépassent de loin les terribles ravages qu’a causés le virus de la COVID-19 dans le quotidien et les milieux de vie de nos concitoyens âgés.

En effet, nos aînés ont durement vécu les restrictions sanitaires qui ont été mises en place pour répondre à la pandémie. Malgré les mesures de déconfinement annoncées pour les prochaines semaines, cet isolement vécu par de trop nombreuses personnes âgées se poursuit. Il est à l’origine d’un puissant sentiment de solitude qui a occasionné une détresse significative chez un grand nombre d’entre elles.

Qui plus est, ce type de malheur, souvent associé à la santé mentale, a eu un impact sur la santé physique et globale de plusieurs. Privés de sorties, de contacts sociaux, d’activités physiques, de plein air et de l’ensemble des stimuli essentiels au maintien de la santé au grand âge, plusieurs ont été aspirés vers un déclin significatif de leur condition.

Ce texte ne vise pas à discréditer nos décideurs publics qui ont été contraints de gérer la plus importante crise sanitaire du siècle, et ce, bien malgré eux. Il vise cependant à souligner toute l’importance des contacts sociaux pour le bien-être humain, et particulièrement chez les personnes aînées. C’est une réalité dont notre organisme, avec ses plus de 2500 bénévoles actifs sur le terrain, est témoin depuis près de 60 ans et qui transcende le temps.

Bien avant l’arrivée de la pandémie, une personne sur cinq de 65 ans et plus rapportait n’avoir aucun ami proche dans son réseau et 30 % des personnes aînées étaient à risque de souffrir d’isolement.

Ainsi, la pandémie et les mesures d’isolement qui l’accompagnent ont exacerbé une réalité qui était déjà bien présente.

Après deux ans de pandémie, alors que le déconfinement est bien amorcé, il nous faut nous demander comment, en tant que société, nous allons collectivement rompre cet isolement fort dommageable pour celles et ceux à qui nous sommes tant redevables. Ces gens sont des personnes à part entière. Ils ont des rêves et sont épris de ce même désir de bonheur que nous partageons tous. Leurs besoins dépassent largement ceux d’être nourris et logés.

En tant que société et qu’individus, nous devons donc changer notre regard et cesser de traiter les personnes aînées comme des patients. Il est primordial de les inclure dans les décisions qui les concernent et qui ont des impacts sur leur vie, sur leur santé mentale et sur leur bonheur. Pas uniquement sur leur santé physique.

Durant les deux dernières années, en raison des mesures sanitaires, nous avons tous eu un bon aperçu de la solitude et de la détresse que ressentent aujourd’hui plusieurs personnes âgées. Il importe désormais de mieux réfléchir à la manière dont nous les traitons, aux façons dont nous pouvons leur offrir une présence bienveillante et à comment nous pouvons, individuellement et collectivement, embellir leurs vieux jours et rompre leur solitude.

Des solutions existent, et plusieurs d’entre elles ne sont pas nécessairement onéreuses. De façon générale, tous peuvent mieux prendre soin des aînés en leur accordant un peu plus de temps et en les incluant systématiquement dans leur vie sociale. Aller chercher une personne aînée pour la faire participer à une activité et retourner la reconduire par la suite ou encore téléphoner plus souvent à une personne qui vit seule sont des gestes qui peuvent changer la donne. C’est maintenant à vous, chers concitoyennes et concitoyens, de mettre de tels petits gestes en application pour faire une différence.

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