En réponse au texte d’Isabelle Hachey, « COVID-19 : quand l’industrie du bien-être sombre dans le complotisme », publié le 23 janvier dans la section Contexte

La Fédération québécoise des massothérapeutes agréés (FQM) tient à réagir au texte d’Isabelle Hachey paru dans La Presse. Notre réaction vise à clarifier notre position et notre mission en tant qu’allié dans le continuum des soins de santé.

Lisez le dossier d’Isabelle Hachey

Les pourcentages (40 à 50 %) de gens réfractaires au vaccin mentionnés dans l’article d’Isabelle Hachey, lorsqu’elle interviewe une directrice d’école dans la « constellation » d’acteurs de l’industrie du bien-être, ne nous semblent pas correspondre à la réalité de nos 4500 membres massothérapeutes. Malheureusement, nous ne disposons pas de données officielles sur le taux de vaccination chez les massothérapeutes québécois, et notre contexte organisationnel ne nous permet pas de réaliser une étude sophistiquée.

Qu’à cela ne tienne, et dans la même veine qu’Isabelle Hachey, nous invitons nos membres à se distancer des dérives qui peuvent séduire une partie de la filière de la santé naturelle et du bien-être.

Les praticiens de l’industrie du bien-être ne constituent pas un groupe monolithique. Comme toute profession ou corps de métier, ils sont composés de gens d’horizons variés, traversés par différents courants de pensée.

En ce qui concerne le secteur de la massothérapie, nous le considérons comme une grande famille, en tablant sur ce qui nous unit plutôt que sur ce qui nous divise.

La FQM a toujours encouragé la vaccination. Cependant, elle suit les lois du Québec et ne l’impose pas, puisqu’en ce moment, c’est le lieu de pratique du massothérapeute qui détermine si le vaccin est obligatoire. Si le gouvernement décidait de changer les choses, nous appliquerions les décisions de nos élus.

La FQM s’est toujours positionnée comme une partenaire indéfectible afin de contribuer à faire un Québec plus en santé. La tâche est grande, mais le défi en vaut la peine.

Soutenir ses membres tout en protégeant le public

L’article d’Isabelle Hachey revient sur le rôle des associations comme la nôtre. Il convient donc de présenter notre trajectoire.

Fondée en 1979 sur le modèle des ordres professionnels, la FQM est l’association de massothérapeutes la plus rigoureuse et la plus crédible au Québec. Historiquement, nous avons été le principal interlocuteur des instances gouvernementales et de nombreuses organisations en santé (CIUSSS, CHSLD, Collège des médecins, Fondation québécoise du cancer, Association québécoise de la douleur chronique, etc.).

Principale association à ne regrouper que des massothérapeutes, la FQM reçoit fréquemment des avis de mécontents concernant la situation mouvante que nous traversons. Restrictions, obligations. Elles sont trop pour certains, pas assez pour d’autres. Elles évoluent surtout très vite. Tout le monde s’accorde sur le caractère inédit de cette page de l’histoire.

Notre association écoute les commentaires des membres et du public, leurs nombreuses incertitudes. Elle tente d’offrir des solutions, de la clarté, puis d’apporter un maximum de soutien malgré ses moyens limités.

À titre d’exemple, j’ai personnellement rédigé quatre infolettres en trois semaines pour offrir de l’information à jour sur les mesures gouvernementales ayant un impact sur la massothérapie et les précautions à prendre pour protéger le public. Mais ces mesures suscitent des questions. Et nous entendons avant tout que derrière chaque question se trouve une peur : celle de mal faire ou de mettre en danger les autres et soi-même.

Cependant, la FQM ne peut pas se substituer aux autorités publiques ou aux forces de l’ordre.

Nous comptons dans nos rangs un avocat syndic spécialisé en droit criminel et un responsable des inspections professionnelles. Nous veillons à ce que nos membres respectent les plus hauts standards déontologiques. Nous nous positionnons toujours du côté de la santé et de la sécurité, en tentant de faire rayonner la massothérapie, son unité, sa diversité.

Comme nos actions se fondent sur la science et le respect des lois, nous recommandons l’application des consignes gouvernementales concernant la COVID-19 ou autre.

C’est le prix de l’exemplarité pour cheminer vers le projet d’ordre professionnel qui est le nôtre.

L’article d’Isabelle Hachey traite de la notion de « service à la société » qui devrait guider les associations comme la nôtre. Depuis 2010, notre Fondation de la massothérapie a offert 27 000 massages aux gens vulnérables (cancer, douleur chronique, santé mentale, proches aidants). La recherche scientifique⁠1 a maintes fois démontré les bienfaits du massage pour soulager la douleur, réduire le stress et l’anxiété, améliorer le sommeil et la concentration, etc.

Enfin, nous croyons fermement que le public peut avoir confiance en nos actions concrètes en faveur de la santé et de l’amélioration des conditions humaines.

Consultez le site de la Fédération québécoise des massothérapeutes agréés Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion