En lien avec cette pandémie de COVID-19, qui semble ne plus avoir de fin, on parle beaucoup des nombreux impacts négatifs sur la santé mentale des gens que l’ensemble de l’œuvre peut entraîner. C’est d’autant plus vrai quand on avance en temporalité.

C’est bien beau. Or, à mon sens, le discours s’arrête là. J’ai l’humilité de penser que, concrètement, les effets néfastes sur la santé mentale ne sont pas vulgarisés, décortiqués, ni même analysés.

Dans le but de démocratiser la chose, je me permets de prendre la parole parce que je me sens concerné. Je n’ai pas peur de le dire, je suis une personne qui vit son quotidien avec une santé mentale fragile. Cela, pour X raisons. Je n’ai pas peur de le dire non plus, c’est de plus en plus difficile de garder la tête hors de l’eau.

* * *

Depuis mars 2020, la pire journée de toutes aura été celle du 30 décembre dernier. Les mauvaises nouvelles annoncées par le gouvernement du Québec ce soir-là me sont rentrées dedans comme une tonne de brique. Nouveau confinement, nouveau couvre-feu et tout ce qui vient avec. Ce pas de recul me donnait l’impression de revivre le cauchemar de janvier 2021, période de grande noirceur de plusieurs mois que je ne pensais jamais vivre de nouveau. Et pourtant !

C’est dans cette optique que, le soir du 30 décembre, je me suis assis en petite boule au sol contre le mur et j’ai pleuré. Je me suis réfugié dans l’alcool. Je ne pouvais pas croire ce qui m’attendait. Un fort sentiment d’impuissance et d’incompréhension m’habitait. J’avais fait ma part pour protéger les personnes les plus vulnérables physiquement.

Or, à force de compromis pour protéger les autres, c’est moi qui suis devenu vulnérable, mentalement parlant. Je sens que je n’ai plus d’efforts à donner. Je suis au bout du rouleau.

De l’eau a coulé sous les ponts depuis cette soirée. Depuis, et encore plus qu’auparavant, un amalgame de solitude, de déprime ainsi que de vacuité a pris fief en moi. Je n’ai pas une vie de famille pour m’enraciner. Même que je suis tout nouvellement célibataire, je me dois donc de vivre ce deuil par moi-même.

En outre, le sentiment de persévérance n’est plus. Cela a pour conséquence le fait de ne pas avoir d’ambition personnelle ou professionnelle. Je ne me sens aucunement épanoui, et j’ai besoin de ce moteur pour avancer, me réaliser en tant qu’être humain et ainsi contribuer à la société. Pour aller plus loin dans cette pensée, je me sens en réclusion. Je ne suis pas capitaine de ma destinée, je n’ai pas les deux mains sur le volant de ma vie. Je suis à la merci d’autrui.

Par-dessus tout, dans ce capharnaüm émotionnel, je ressens une forme taciturne de désespoir. Je traîne toujours avec moi mon petit baluchon de mélancolie. J’en ressens les effets sur mon corps.

Il faut savoir que je me suis construit par mes activités sociales, mon réseautage, mes amis. Je suis une personne de nature extravertie. Je me nourris du contact des autres, je suis gourmand d’autrui.

Enfin, si je pouvais changer une seule chose dans l’immédiat, ce serait de pouvoir aller au gym. J’ai besoin de cette routine pour évacuer mes soucis du quotidien, me libérer l’esprit et me défouler. Juste avec ça, je sais que j’irais mieux.

En somme, pour avancer dans ma vie, j’ai besoin d’être stimulé et diverti. Pour paraphraser l’une des lois du mouvement de Newton, moins j’en fais, moins j’ai le goût d’en faire. Je suis en inertie. Je ne sais malheureusement pas quand cela changera.

Je ne vois plus la ligne d’arrivée, je dois l’avouer.

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