Certains observateurs avancent que l’imposition d’une contribution santé aux personnes non vaccinées remettrait en question le principe fondamental de notre système de santé, soit l’universalité. D’autres avancent qu’on n’inflige pas d’amende à ceux… qui choisissent un loisir à risque élevé. Examinons ces énoncés à la lumière de la législation sociale québécoise actuelle.

Le Québec a mis sur pied à la fin des années 1970 un régime public d’assurance automobile qui indemnise les accidentés de la route sans égard à la faute. Les usagers de la route assument entièrement le financement du Régime, lequel rembourse les pertes de revenus des accidentés de la route en plus de leur fournir tous les soins médicaux et de réadaptation que leur état requiert. Le Régime verse également au ministère des Finances du Québec environ 150 millions de dollars annuellement pour rembourser le coût des soins de santé et de réadaptation que les accidentés de la route obtiennent du réseau public de santé.

Le Régime offre les mêmes soins et les mêmes prestations à toutes les victimes d’accidents de la route ; il exige toutefois une prime beaucoup plus élevée de ceux qui conduisent une motocyclette pour compenser le risque plus lourd encouru dans ce cas.

Il demande également aux conducteurs qui collectionnent les points de démérite de contribuer davantage. Il n’y a pas, à ce que je sache, de contestation judiciaire de ces dispositions.

Personne ne remet en question l’universalité du système de santé québécois à cause de l’existence de ce Régime particulier qui a permis de bien déterminer les causes des accidents de la route et d’en prévenir beaucoup avec un mélange judicieux de mesures de prévention et de répression. Le Québec affiche maintenant un dossier enviable en matière de sécurité routière.

Une contribution santé COVID-19 ne signifie certainement pas qu’on se propose de limiter les soins aux personnes non vaccinées. À ce que je sache, on n’a jamais refusé de soigner un fumeur ou un alcoolique, même si le Québec ne se gêne pas pour taxer largement le tabac et l’alcool.

Qui est devenu alcoolique en coiffant un client qui abuse de l’alcool ? Passer une vie en compagnie d’une personne cardiaque ne nous expose pas à développer cette même pathologie. D’autre part, aujourd’hui, on peut facilement attraper la COVID-19 au cours d’une rencontre de quelques minutes avec une personne non vaccinée, et en subir de sérieuses conséquences.

Une contribution santé COVID-19 pour les non-vaccinés, modulée selon le revenu, constitue une mesure appropriée, dans les circonstances, quand on connaît l’impact de la propagation de la pandémie sur le réseau de la santé, sur les malades qui attendent des soins, sur les risques additionnels que font courir les non-vaccinés aux autres citoyens, sans oublier les conséquences économiques de la pandémie sur les petites entreprises et leurs employés.

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