Selon un sondage dévoilé cette semaine par le Regroupement pour la valorisation de la paternité et la firme Léger, les pères québécois seraient les champions canadiens de l’engagement paternel. Plutôt que de se percevoir d’abord comme des pourvoyeurs, comme les pères des autres provinces, les pères québécois accordent une plus grande importance à leur rôle de modèle, de donneur de soins et d’affection ainsi que d’éducateur. Ils sont aussi plus nombreux à trouver important que les deux parents travaillent en équipe pour s’occuper de leurs enfants.

Des répercussions sur le développement des tout-petits

Le fait pour les pères d’assurer une présence chaleureuse et positive auprès de leur enfant, et ce dès la naissance, favorise la création d’un lien d’attachement sécurisant, un pilier pour le développement de l’enfant. Les pères ont des interactions avec leur enfant qui sont différentes de celles de la mère et lui sont complémentaires.

Par exemple, les pères ont en général tendance à poser plus de questions ouvertes et à demander des clarifications à leur enfant. Ce style de conversation peut favoriser le développement du langage.

Le fait d’être deux parents, chacun avec ses forces et ses façons de faire, est un plus pour répondre aux divers besoins de l’enfant.

Un atout pour relever le défi de la conciliation famille-travail

Selon les données les plus récentes, 40 % des mères et 23 % des pères de tout-petits vivent avec un niveau élevé de stress associé à la conciliation famille-travail. Aussi, au début de la pandémie, les mères sont celles qui ont consacré le plus de temps aux enfants. L’engagement paternel et un partage plus égalitaire des responsabilités familiales peuvent avoir des répercussions positives sur la santé mentale et le bien-être des parents, et nous aider à relever le défi de la conciliation famille-travail.

Des politiques publiques pour soutenir l’engagement des pères et la coparentalité

L’expérience des années passées nous démontre à quel point les politiques publiques mises en place par le gouvernement peuvent faire une différence dans la vie des familles. Pensons entre autres au congé de paternité, utilisé par 80 % des pères en 2017. Seulement 4,2 % des pères avaient pris un tel congé en 1995, avant la création du Régime québécois d’assurance parentale.

Malgré ces avancées, les experts constatent que nous n’avons pas encore suffisamment développé le réflexe de considérer les réalités particulières des pères dans nos politiques publiques et les services à la famille.

De plus, bien que près de 80 % des pères trouvent important d’avoir accès à des mesures de conciliation famille-travail, certains d’entre eux n’y ont pas accès ou ne se sentent pas à l’aise de les utiliser en raison de pressions sociales ou venant de leur employeur. Enfin souvent, les services de soutien offerts aux parents ne sont pas adaptés à la réalité particulière des pères.

Il est possible de faire mieux

Il existe des exemples d’initiatives à l’international et au Québec dont nous pouvons nous inspirer pour faire mieux. Des organismes ont démontré qu’il est possible de mieux rejoindre les pères en adaptant l’offre de services pour tenir compte de leur réalité, en adaptant l’horaire, le choix d’activités, etc.

Comme société, nous avons tout avantage à soutenir l’engagement des pères et la coparentalité, tant pour la qualité de vie des familles et la santé mentale des parents que le développement des tout-petits.

Profitons de la Semaine québécoise de la paternité pour réfléchir à cette question : comment pouvons-nous, comme société, permettre à tous les parents de réellement faire équipe ?

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