Je me permets de témoigner de ma grande déception envers la réaction de M. Demers (dont j’admire l’entreprise) dans la situation de ses travailleurs guatémaltèques*. Il ne suffit pas de dire que cette situation est à l’encontre des valeurs organisationnelles pour diminuer la responsabilité de l’employeur envers ses employés, qu’ils soient saisonniers ou non. Si le bien-être des employés était vraiment dans les valeurs de l’organisation, il n’y aurait pas eu ce reportage.

Une organisation socialement responsable protège la santé physique et psychologique de ses employés et veille à leur bien-être. Le fait que l’hébergement de ses travailleurs soit confié en sous-traitance n’y change strictement rien. Ou pire, cela montre davantage la déresponsabilisation de l’employeur envers ces travailleurs. Se contenter d’avoir vérifié la conformité des normes témoigne du peu d’intérêt qu’a l’organisation envers les personnes sur lesquelles repose une grande partie de son chiffre d’affaires.

M. Demers a-t-il seulement visité les lieux avant de signer le contrat ?

A-t-il choisi la sous-traitance pour éloigner la CNESST de son entreprise ?

A-t-il choisi la sous-traitance pour diminuer ses coûts (ce qui semble à première vue payant, jusqu’à ce qu’un scandale éclate, ternisse son image de marque et nuise à sa prochaine campagne de recrutement) ?

Il est vrai que M. Demers a plusieurs chaudrons sur le poêle.

Alors, la direction des ressources humaines, où était-elle ? De toute évidence, le traitement des travailleurs étrangers n’était pas dans sa priorité stratégique, le respect de ses « valeurs » non plus. La venue des travailleurs saisonniers est pourtant bel et bien fondamentale à la bonne marche de l’entreprise.

Ce qui me révolte le plus, c’est de déraciner des personnes parmi les plus défavorisées du monde, les éloigner de leurs familles pour qu’elles puissent survivre, leur faire subir un grand voyage dans des conditions difficiles, sans compter l’état psychologique de ces personnes coupées de ceux qu’elles aiment et en proie à l’incertitude, et ne pas s’assurer de les traiter avec un minimum d’humanitude.

Ça me dégoûte des tomates !

*Lisez « La face cachée des tomates Demers »

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion