Les groupes les plus touchés par la pandémie sont aussi ceux qui exercent le moins leur droit de vote

L’an 2021 sera une année électorale importante pour le Québec. Nous aurons des élections municipales en novembre et des élections fédérales, probablement, avant la fin de l’année. Ces élections nous permettront de répondre collectivement aux nombreux défis que nous affrontons en cette période trouble de pandémie planétaire. En effet, la crise de la COVID-19 est venue accentuer de nombreux problèmes sociaux : crise du logement, services médicaux défaillants, crise environnementale et bien d’autres.

Comme souvent, les femmes, les jeunes et les populations issues de la diversité sont les groupes qui ont le moins bien réussi à tirer leur épingle des difficultés engendrées par la pandémie. Par exemple, Statistique Canada nous a informés début 2021 que les femmes et les jeunes étaient les principales victimes de la baisse de l’emploi au pays.

Pour toutes ces personnes, les élections à venir seront le moment de faire entendre leur voix et les thématiques qui les touchent. À Montréal spécifiquement, la crise du logement ou la brutalité policière sont, pour l’exemple, des enjeux importants pour ces groupes sociaux.

Ces scrutins seront des moments propices pour envoyer un message clair à nos gouvernants sur les défis que nous considérons comme des priorités.

Cependant, ces groupes sont parmi ceux qui se rendent le moins aux urnes. Un autre exemple, en matière de diversité, les données du recensement de 2016 ont montré que cinq des six arrondissements où l’on retrouve le plus de membres des minorités visibles à Montréal (50,4 % des résidants de Saint-Laurent, 45,8 % à Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, 42,9 % à Montréal-Nord, 38,8 % à Pierrefonds-Roxboro et 36,4 % à Saint-Léonard) sont aussi ceux où l’on a voté le moins aux élections municipales de 2017 (taux de participation de 32,1 % à Saint-Laurent, 35,4 % à Montréal-Nord, 36 5 % à Pierrefonds-Roxboro, 37,5 % à Saint-Léonard et 39,0 % à Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, bien en dessous de la moyenne montréalaise à 42,5 %).

Élections Québec nous rappelle que le vote est un acte fondamental nous permettant d’exprimer notre opinion sur les enjeux et les décisions qui influencent notre vie. Participer à la vitalité démocratique de nos institutions permet d’améliorer le bon fonctionnement de notre société. Finalement, s’impliquer dans le vote, c’est aussi élire des représentants qui auront pour mandat de défendre nos intérêts et de faire entendre nos préoccupations. Quand nous votons, c’est autant pour que nos idées soient appliquées à l’échelle de notre société que pour donner les moyens financiers à ces idées d’être mises en place. En effet, chaque vote a une valeur financière qui revient à la formation politique pour laquelle le suffrage a été exprimé.

Comment améliorer la participation électorale citoyenne

Il faudrait maintenant prendre des actions concrètes pour permettre à tous les citoyens du Québec de s’exprimer et de choisir démocratiquement leurs représentants. Le constat a été fait que ceux qui habitent dans les milieux où la précarité sociale règne sont ceux qui se rendent le moins aux urnes. Ces milieux défavorisés sont aussi ceux où l’on retrouve la plus grande diversité de population, de jeunes et de femmes.

Dans la perspective de cette fin d’année électorale, les gouvernements doivent rapidement mettre des moyens humains et financiers à la disposition des organismes non partisans et communautaires qui travaillent dans ces milieux défavorisés.

Ces organismes auront pour mission de faire connaître les ressources qui existent déjà pour encourager le vote et d’accompagner la population à travers tout le processus menant à faire entendre sa voix. Des campagnes de sensibilisation pour s’assurer que les citoyens sont inscrits sur les listes électorales, des activités d’éducation démocratique, des missions d’information sur les objectifs et le processus de consultation électoral doivent être rapidement menées.

Finalement, le jour du scrutin, les autorités électorales pourraient s’engager à accroître leurs efforts pour recruter plus de jeunes, de femmes et de personnes issues de la diversité dans les bureaux de vote. Nous pensons que ces actions auront pour effet d’accroître la participation électorale dans nos communautés.

Au bout de ce processus, avec une participation à la vie démocratique plus inclusive, c’est le Québec et tous les Québécois qui en sortiront gagnants.

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