Les images et les articles qui circulent depuis plusieurs jours ont mis en lumière ce cruel constat : l’Inde est asphyxiée par une troisième vague dévastatrice de COVID-19. Des proches font le tour des hôpitaux à la recherche d’une place pour un parent malade. D’autres parcourent anxieusement les réseaux sociaux en quête d’une bonbonne d’oxygène pour un membre de la famille en train de s’étouffer. Des enfants devenus orphelins sont laissés à eux-mêmes, exposés au danger de la traite des personnes. Nous sommes nombreux à avoir vu les ravages de cette crise aux nouvelles et à avoir aussi entendu de vive voix les douloureux récits de membres de la famille et d’amis vivant en Inde.

La hausse exponentielle des cas de COVID-19 dans le pays — qui représente près du cinquième de la population mondiale — est alarmante. Ces deux derniers mois, le nombre de nouveaux cas quotidiens est passé de quelque 18 000 à plus de 410 000. En quatre jours cette semaine, l’Inde a compté plus de nouvelles infections que le Canada en une année complète. En 24 heures, le pays a enregistré près de la moitié des nouveaux cas de COVID-19 dans le monde. Cette flambée s’accompagne d’importants risques de nouvelles mutations du virus et de propagation mondiale.

Ce qui se passe en Inde nous concerne tous. Comble de l’ironie, l’Inde est l’un des principaux fournisseurs mondiaux de vaccins, y compris au Canada. De nombreux pays à faible revenu comptent sur des livraisons et des dons de vaccins de la part de l’Inde pour leur propre campagne de vaccination. Leurs efforts sont désormais en péril.

Les images de l’Inde que nous voyons aux nouvelles montrent peut-être une situation différente de la nôtre, ici au Canada, mais elles y font écho. Nos services d’urgence et unités de soins intensifs qui prennent soin des personnes infectées par le virus et ses mutations continuent d’être submergés. C’est pourquoi il faut agir de toute urgence pour répondre à cette crise.

En tant que dirigeantes et dirigeants d’organismes d’aide humanitaire de premier plan au Canada qui unissent leurs forces au sein de la Coalition humanitaire lors de catastrophes internationales, nous savons que les Canadiennes et Canadiens sont toujours prêts à aider les membres de la grande famille humaine qui en ont besoin.

L’Inde ne peut pas attendre

Plusieurs de nos organismes ont des partenaires et des organisations affiliées avec lesquels ils travaillent depuis longtemps sur place. Nos collègues sur le terrain nous ont demandé de l’aide et ils acheminent cette aide de manière rapide, efficiente et efficace. Ils déploient actuellement d’énormes efforts pour fournir de l’oxygène dont les malades ont désespérément besoin, des équipements de protection individuelle, des fournitures médicales, de la nourriture et des articles d’hygiène, tout en faisant la promotion de la vaccination. Ensemble, nous faisons déjà une différence, mais il reste beaucoup à faire.

La Coalition humanitaire exhorte les Canadiennes et Canadiens à se joindre à elle pour répondre aux besoins pressants créés par la crise. En unissant nos efforts, nous réduisons les coûts, apportons un soutien direct et renforçons les programmes d’aide.

Aider l’Inde à affronter cette situation d’urgence, c’est à la fois faire preuve de générosité et de discernement. En travaillant ensemble par l’intermédiaire de la Coalition humanitaire, nous sauvons plus de vies.

C’est la bonne chose à faire.

* Cosignataires : Paula Tenaglia, directrice générale par intérim d’Action contre la faim ; Danny Glenwright, président et chef de la direction d’Aide à l’enfance Canada ; Andy Harrington, directeur général de la Banque canadienne de grains ; Karin Achtelstetter, directrice générale de Canadian Lutheran World Relief ; Barbara Grantham, présidente et chef de la direction de CARE Canada ; Richard Morgan, directeur général de la Coalition humanitaire ; Alexis Gaiptman, directrice générale de Humanité & Inclusion Canada ; Zaid Al-Rawni, président et chef de la direction d’Islamic Relief Canada ; Lauren Ravon, directrice générale d’Oxfam Canada ; Lindsay Glassco, présidente et chef de la direction de Plan International Canada ; Michael Messenger, président de Vision mondiale Canada

> Consultez le site de la Coalition humanitaire

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