Trop souvent on oublie de se poser la question : est-ce que nos choix de vie, nos politiques, notre économie et notre organisation sociale contribuent à favoriser ou à fragiliser la santé mentale ?

Pourtant, la santé mentale est une composante essentielle de la santé. Elle est aussi un enjeu de société majeur au moment où de plus en plus de gens s’éclipsent de la vie active — ne pouvant plus suivre le rythme —, où les diagnostics de TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité) montent en flèche, où la détresse et l’anxiété liées aux changements climatiques prennent de l’envergure, où la pauvreté ne diminue pas et où la violence et le harcèlement sont loin d’être éradiqués.

Dans le cadre de la Semaine nationale de la santé mentale, sur le thème « Découvrir c’est voir autrement », le Mouvement Santé mentale Québec lance un défi à toutes et à tous : se demander quotidiennement si ce que l’on fait contribue à créer, développer et renforcer la santé mentale, la nôtre et celle des autres. Il se peut que l’on réalise que l’on doit changer de stratégie et découvrir de nouvelles manières de faire pour améliorer le mieux-être. Il se peut aussi que nos actions et notre manière d’être contribuent déjà au bien-être.

Trop souvent, nous sommes comme le vieux cheval qui retourne à l’écurie. On refait le même chemin même lorsque l’on souhaite que les choses se transforment. Pourtant, la curiosité nous aide à sortir des sentiers battus, de nos routines et à découvrir de nouvelles stratégies.

Certaines études révèlent que l’apprentissage de stratégies d’adaptation, soit les astuces que l’on met en place pour faire face au changement, nous aide à diminuer notre stress et augmente notre capacité à faire face aux situations, qu’elles soient positives ou négatives.

Ces structures produisent de la dopamine, le carburant de la curiosité qui donne l’impulsion de passer à l’action. On peut les co-construire, en partageant nos expériences et nos idées pour développer des leviers qui renforcent la résilience.

Forces collectives

La recherche de l’équilibre implique aussi d’utiliser nos forces et celles de la communauté. Si nous prenons par exemple le cas des récentes inondations : nous pouvons tous contribuer à notre manière en donnant, en offrant de l’hébergement ou en contribuant sur le terrain. Mais il faut aussi penser collectivement. Si le gouvernement met en place des ressources pour régler efficacement les dossiers des sinistrés, on réduira la souffrance. Si des forces collectives s’allient pour trouver des logements de qualité, on répondra à un besoin de base qu’est la sécurité. Si on donne accès à des soins de santé ou à un suivi psychologique rapidement, on réduira les impacts physiques et psychologiques à long terme. Si les entrepreneurs font de justes prix et demeurent bienveillants, la confiance sera au rendez-vous. Si, en tant que proches, on continue d’être présents, des semaines et des mois après les inondations, au moment où l’on doit reconstruire sa vie, sa confiance, ses finances, où l’on doit encore pouvoir se confier, ça créera du sens. Et cette approche peut être appliquée à de nombreuses autres situations dans notre société.

Aujourd’hui je me demande donc : est-ce que je tisse bien mon filet de sécurité social et personnel ? Est-ce que ralentir le rythme, réfléchir différemment, permettrait de voir autrement ?

Peut-on revoir nos stratégies de gestion afin d’éviter qu’un employé sur quatre vive de la détresse psychologique ? Peut-on voir autrement afin de diminuer l’usage des médicaments liés au TDAH chez les jeunes ?

La santé mentale est primordiale. Elle nous permet d’agir, de réaliser notre potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie. Elle nous permet de nouer et d’entretenir des relations, d’apporter notre contribution à la collectivité, de découvrir des loisirs qui nous plaisent et de trouver le temps de nous y adonner. Malheureusement, au Québec, on ne fait pas encore de la santé mentale une priorité.

Consultez le site du Mouvement santé mentale Québec

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