À moins d’y travailler, personne n’aime aller à l’hôpital. Pour plusieurs d’entre nous, c’est un lieu déprimant à souhait ou fort angoissant, selon la situation.

Pandémie ou pas, cependant, il faut parfois y mettre les pieds, ne serait-ce que pour une radiographie, une échographie, une prise de sang, un test d’urine et bien d’autres choses encore.

En sortant d’un centre hospitalier récemment, j’ai croisé un homme qui devait y retourner dès le lendemain. « À demain ! », a-t-il lancé à la gardienne de sécurité. « À demain ! », lui a-t-elle répondu un sourire dans la voix (elle portait un masque, mais ça s’entend tout de même, un sourire).

Une fois à l’extérieur, on s’est mis à jaser, lui pis moi, de la qualité des soins et de l’attention reçues.

On a beau chialer contre « la machine », ce gigantesque paquebot qu’est le ministère de la Santé, il n’en demeure pas moins qu’au centre de cet immense système imparfait fourmillent beaucoup de femmes et d’hommes qui ont pour passion première de soigner, de prendre soin des gens.

« La fille à la radio[graphie] était super gentille », m’a lancé l’homme sexagénaire.

« Même chose aux prélèvements. » Les femmes étaient toutes très courtoises, patientes, attentionnées.

« Ça ne doit pas être facile, comme travail. »

« Non, et pourtant, elles ont le cœur à l’ouvrage. »

J’ai même observé une préposée à l’entretien venir en aide à un homme désorienté : « Vous venez pour une prise de sang, monsieur ? » « Oui. » « Pesez ici, sur la lettre A, pour obtenir un numéro. Vous pourrez ensuite aller vous asseoir dans la salle d’attente. »

Toujours dans l’action

Malgré des conditions de travail extrêmement difficiles – qui veut faire un autre quart de travail après son shift, comme on l’exige trop souvent des infirmières ? –, malgré une pandémie dont on est encore très loin d’être sortis, ces travailleuses et ces travailleurs du milieu de la santé demeurent au front, sont toujours dans l’action.

COVID-19 ou pas, on a besoin d’elles et d’eux, pas juste de bras, mais de leurs connaissances, de leur doigté, de leur technique, de leur patience, de leur expertise, de leur expérience, de leur humanité.

Vous êtes tannés des mesures sanitaires et des restrictions qui briment votre libarté ? Vous cherchez quelque chose à faire pour vous occuper les mains, voire vous rebeller ? Allez prêter main-forte en prenant soin des personnes âgées dans un CHSLD. Allez travailler dans un centre hospitalier. Allez faire du bénévolat sur les lieux de vaccination pour faciliter l’accès et la circulation des gens.

Si vous n’êtes pas au front de cette crise sanitaire, les deux mains dedans depuis plus d’un an, le corps lessivé par ce travail constant et acharné, à mon humble avis, vous devriez soit mettre l’épaule à la roue, soit encore vous taire, plutôt que de faire beaucoup de bruit pour rien. Car après l’art de prendre soin des autres, le silence est d’or, me dit-on.

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