Et si on reprenait nos casseroles contre la reprise du couvre-feu de 20 h ? Depuis nos balcons et fenêtres dans nos logements respectifs, à 20 h à partir de ce dimanche, je vous convie, comparses de Montréal, à vous joindre avec vos casseroles à cette symphonie musicale citoyenne quotidienne.

Je propose cette idée en ayant peur qu’on m’accuse d’être complotiste. Je propose cette action en me sentant dépourvue comme tout le monde face à ce deuxième printemps pandémique. En hommage à 2012 et pour nous rappeler que nous ne sommes ni un peuple de dociles ni un peuple d’endormis, je nous souhaite un printemps démocratique et créatif. Au son de nos casseroles, rallumons notre intelligence et notre force collective.

Face à cette troisième vague, ouvrons un espace nuancé et sain de dialogues et de débats, la base d’une démocratie en santé. Depuis les derniers mois, on a radicalisé toute opposition et il n’est plus possible de faire de critiques sans passer pour un antimasque avide de théories du complot. Face à la COVID-19, il faut agir, mais le retour du couvre-feu à 21 h 30 ou 20 h n’est pas une solution. C’est une mesure injustifiée de répression et d’individualisation du blâme.

Nous n’avons aucun chiffre ni statistiques qui démontrent l’efficacité du couvre-feu comme moyen préventif contre le virus.

Le printemps et le beau temps sont arrivés et nous avons besoin d’air. Les profs, les jeunes du primaire et du secondaire, les parents, les infirmières, les préposées aux bénéficiaires, les gérants et travailleurs des domaines de la restauration, des arts, des sports, les aguerris de la pandémie : nous avons toutes et tous besoin d’air. Gabriel Nadeau-Dubois l’exprimait bien plus tôt cette semaine, en rappelant que la très grande majorité des éclosions se trouvent dans les milieux de travail, les écoles et les garderies. Nous ne voulons pas de couvre-feu, et nous n’en avons pas besoin.

Face à cette troisième vague, je veux des mesures d’adaptation pour apprendre à vivre avec ce virus, non plus des mesures de prévention, de répression et d’évitement qu’on répète depuis un an.

On le voit bien : ça ne fonctionne pas. Les retours de yoyo depuis novembre, c’est assez. Le couvre-feu à 20 h au printemps, c’est non. M. Legault, vous avez tout donné pour cette année, et le Québec vous en remercie. Il est maintenant temps de passer de mesures de mitigation à de nouvelles mesures pérennes et efficaces d’adaptation et d’accélérer la vaccination. Amir Khadir, infectiologue et microbiologiste, le soulignait il y a quelques jours en entrevue à Radio-Canada : « Les mesures restrictives, ça ne marche pas. »

C’est dans ce cri du cœur pour une bouffée d’air que je nous invite au retour des casseroles à 20 h sur nos balcons, en respectant la distanciation depuis nos maisons et l’application des mesures sanitaires en vigueur. À partir de dimanche 11 avril, faisons du bruit pour que ça résonne jusqu’au Parlement, et que le printemps soit bruyant.

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