Le 27 février, c’était l’« anniversaire » du premier cas de COVID-19 au Québec. En un an, seulement au Québec, 286 145 personnes ont contracté la maladie et 10 372 en sont décédées.

J’entends encore en écho les « c’est juste un cas » et ils me passent un peu de travers aujourd’hui, surtout quand j’entends des « juste 815 nouveaux cas aujourd’hui » teintés à la fois de gloire et d’indifférence. Dans quelques jours, ce sera le premier « anniversaire » des mesures sanitaires exceptionnelles et, par le fait même, des débats les plus irrespectueux que j’ai connus.

Des divergences d’opinions, c’est normal. Ce sont même ces divergences qui font évoluer la société. C’est de s’informer, de partager, de questionner, de remettre en question, de critiquer, de comprendre, etc. Un débat devrait, selon mes apprentissages du primaire, se faire dans l’écoute et le respect de l’opinion d’autrui. C’est de peser le pour et le contre des deux partis pour arriver à une décision optimale.

Avec l’année que nous avons connue, la patience de tout un chacun a certes été bien éreintée. Les débats étaient nombreux, entre les mesures sévères et pas toujours justes, les décès, les « me-myself-and-I », les tricheurs cachés ou assumés, les dénonciations justifiées ou abusives, les covidiots, les rumeurs et les fausses nouvelles, les avis divergents, les pro-masques et les anti-masques, les pro-vaccins et les anti-vaccins, les théories du complot, les « moi en premier » et les « non, moi en premier », les manifestations, etc., ce n’était pas toujours facile d’assumer un confiant « ça va bien aller » aux couleurs de l’arc-en-ciel.

La COVID-19, comme tout le monde, je suis tannée, et je pèse mes mots. Mais au point où nous en sommes, j’adapte mon train de vie. Je prends l’habitude d’apporter mon masque partout, de garder mon deux mètres, de laver mes mains, de ne voir mes proches qu’à l’extérieur quand c’est permis. C’est incommodant, mais je m’y habitue. Ce à quoi je ne m’habitue pas et qui semble empirer de jour en jour, c’est le manque de respect sur les réseaux sociaux. Chaque fois que je lis un article, ce n’est pas un débat que je lis en commentaires, c’est plus que jamais une guerre d’insultes.

Croyez-moi, l’intimidation ne se passe pas qu’à 14 ans en cachette à l’école. Ça se passe aussi à 50 centimètres de l’écran, bien exposée sur la place publique, mais un peu cachée derrière une photo de profil.

Des réponses terribles sont lancées entre les partis, comme s’il s’agissait de discussions entre systèmes robotisés, et non pas entre êtres humains. Occasionnellement, je lis de polis « Je ne suis pas de cet avis. Je crois plutôt ceci à cause de cela », mais plus souvent qu’autrement, je lis des, et je cite, « Des vieux @#$% de sans-desseins comme toi, ça aurait dû crever dans la première vague ».

De grâce, nous avons déjà assez lourd sur les épaules avec toute cette pandémie, pourquoi s’ajouter une guerre civile virtuelle qui ne mène nulle part ? Par moment, j’ai envie d'exprimer mon humble opinion, mais je ne le fais pas, de peur de me faire lancer de blessantes insultes. Et je suis certaine que je ne suis pas la seule dans cette situation. Quelle personne saine d’esprit a envie de ça ? Je choisis donc de m’abstenir.

Chose certaine, avec de tels débats irrespectueux, il faut croire que non seulement la société n’a pas évolué cette année, mais nous sommes même retournés à l’état sauvage.

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