Je rencontre aujourd’hui le ministre des Finances, Eric Girard, pour lui présenter les propositions budgétaires des régions.

Pour permettre une relance durable de notre économie, nous suggérons notamment au ministre d’investir dans les infrastructures municipales, dans le soutien à nos entreprises, dans le programme RénoRégion, dans notre agriculture et nos cégeps, ainsi que dans la mise en valeur de notre patrimoine immobilier qui fait la fierté de nos villes et villages. Toutefois, notre principale demande porte sur la réalisation du principal engagement du premier ministre, François Legault, envers les régions, soit celui de brancher tous les foyers à l’internet haute vitesse au cours d’un premier mandat.

La pandémie de COVID-19 a mis en évidence l’impérative nécessité de déployer l’internet haut débit partout sur le territoire, et il n’est pas exagéré d’affirmer qu’elle l’a inscrit de facto dans la liste des services essentiels. Que ce soit pour le fonctionnement et le développement des entreprises et le commerce en ligne, le télétravail, le téléapprentissage et la possibilité pour nos jeunes de poursuivre leurs études à distance, l’accès aux services gouvernementaux, la communication avec les proches et la sécurité de tous, on doit mettre un terme à la réalité d’un Québec à deux vitesses dès maintenant.

L’internet haut débit est aussi, maintenant, une condition pour l’égalité des chances et se classe au rang des biens communs. C’est d’ailleurs pourquoi le premier ministre du Québec a reconnu sa responsabilité de brancher les 340 000 foyers restants, et d’en arriver à une couverture internet haut débit partout, dans toutes les régions.

Des échéanciers qui ne reflètent pas l’urgence

Les ordres de gouvernement québécois et canadien ont indiqué leur volonté d’accélérer le déploiement de l’internet haut débit, mais des échéanciers trop lointains vont empêcher le premier ministre d’atteindre son objectif. En effet, les 400 millions de dollars sur 7 ans pour brancher les régions du Québec à l’internet haute vitesse annoncés en 2019 par le gouvernement du Québec et les 5 à 6 milliards en investissements pour l’internet à large bande au fédéral dans les régions rurales sur 10 ans ne seront certainement pas suffisants.

Force est d’admettre aussi que malgré les appels répétés, les gouvernements fédéral et du Québec n’ont jamais vraiment réussi à travailler ensemble, des échéanciers différents démontrant éloquemment leur incapacité à coordonner leurs actions et leurs calendriers.

Or, les régions sont à bout de patience, elles ne se contenteront plus de slogans électoraux et d’une énième série de promesses, la situation actuelle commandant une action plus robuste et consistante, et surtout plus convaincante !

En outre, la stratégie gouvernementale de déploiement doit couvrir, en plus de l’ensemble des ménages en zones rurales, urbaines et périurbaines mal desservies, les habitations secondaires situées à proximité des zones habitées et les entreprises qui utilisent désormais des technologies de pointe, telles les exploitations agricoles et les érablières commerciales, et qui ne sont toujours pas connectées.

Le temps presse : il est minuit moins une ! Et nos gouvernements doivent mettre en place les infrastructures nécessaires pour offrir des chances égales de développement et d’épanouissement aux Québécois de toutes les régions du Québec. Parce qu’internet haut débit est une condition pour la relance économique et l’occupation du territoire, le gouvernement doit donc prendre des moyens exceptionnels s’il veut réaliser son engagement.

Lever les entraves et aller de l’avant

En se coordonnant avec le gouvernement du Canada ou en agissant seul, si celui-ci est incapable de suivre, le gouvernement du Québec doit prendre le leadership, autant en termes de moyens financiers que d’actions concrètes, pour assurer un déploiement efficace. Il faut également que les obstacles toujours présents soient levés. La Fédération québécoise des municipalités (FQM) demande au gouvernement de prendre des moyens exceptionnels pour atteindre son objectif. Que ce soit par un investissement massif ou par tout autre moyen, il est impératif que ce problème fondamental des régions soit enfin réglé.

Nos propositions pour l’internet haut débit portent également sur les problématiques liées aux infrastructures de soutènement essentielles, au déploiement de la fibre optique et à la couverture de service cellulaire partout sur le territoire québécois, un autre frein important au développement des régions.

Le premier ministre Legault a démontré sa capacité à imposer des objectifs ambitieux à son gouvernement, et nous sommes prêts à mobiliser nos 1000 municipalités et MRC membres pour l’accompagner dans la réalisation son engagement.

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