Depuis hier, je suis en colère. En fait, ça fait un bout de temps que je suis fâchée, mais là, depuis hier, j’ai pas mal atteint le point culminant de ma colère. Hier, ma gestionnaire m’a contactée pour m’aviser (à son grand désarroi) qu’elle devait annuler mes vacances qui commençaient dans deux jours. Et aussi prolonger le rehaussement de mon poste à temps partiel pour un minimum de sept semaines. La raison : le CISSS pour lequel je travaille est au maximum de ses capacités pour ses lits COVID-19. Comme toute la province.

Le gouvernement a même demandé d’ouvrir des lits supplémentaires de soins intensifs (déjà pas pire casse-tête d’ouvrir des lits, mais imaginez trouver le personnel qui va avec). Ici, je pourrais vous parler du fait que le gouvernement n’a pas agi à temps sur le manque de ressources humaines (infirmières, préposés aux bénéficiaires, auxiliaires, etc.), de Justin Trudeau qui n’a pas interdit les voyages, de la médiocre qualité de l’air dans les écoles, du manque d’aération en général dans toutes nos institutions, de la transmission aérienne (ou pas, c’est encore en débat !).

Mais si tu relis le titre de ce texte, ben, je veux ici m’adresser à toi, toi l’égocentrique, qui as choisi volontairement d’ignorer les consignes de la Santé publique. Toi, l’égocentrique.

Toi qui as décidé que c’était une bonne idée de partager de la nourriture en gang, tous ensemble au travail ou à la maison, avec des gens qui ne vivent pas sous le même toit que toi.

Toi qui as mangé/fumé/pris ta pause avec des collègues, pas de masque, à moins de 2 mètres de distance.

Toi qui as assisté à un déjeuner/dîner/souper/collation de Noël, du jour de l’An (ou n’importe quelle autre raison ou sans raison) sans port du masque ni distanciation, puisque ton plus grand casse-tête était de cacher les voitures pour que la police ne découvre pas que tu trichais.

Toi qui as décidé que tu méritais des vacances dans le Sud, parce que le méchant gouvernement ne voulait pas qu’on fasse des partys à Noël.

Toi qui mets ton masque en dessous du nez parce que c’est difficile de respirer à travers (ou je ne sais trop quelle raison injustifiable).

Tu sais, moi aussi j’en ai plein mon casque de mettre un masque, de rester à 2 mètres des gens qui ne vivent pas sous le même toit que moi.

Je n’ai pas fait de câlin à mes filles depuis plusieurs mois, tu ne penses pas que je m’ennuie moi aussi, pis que j’aurais le goût de faire comme si ça n’existait pas la COVID-19 ?

Moi, ce que j’aimerais, c’est que tu réalises que tu fais partie du problème, que par ton relâchement et ton je-m’en-foutisme, ben, cette deuxième vague, que dis-je, ce tsunami, tu y as contribué. Je suis en colère chaque fois que je t’entends te plaindre que tu as attrapé la COVID-19 pis que tu fais bien pitié. As-tu pensé à ceux que tu as peut-être infectés sans le savoir qui ne l’auront peut-être pas aussi facile que toi ? Qu’ils auront besoin d’être hospitalisés dans des lits que nous devons créer présentement parce qu’il n’y en a plus ? Des patients dont des infirmières comme moi prendront soin, au détriment de leur santé mentale et physique ? As-tu pensé à moi qui devrai mettre les bouchées doubles pour compenser ton nombrilisme ?

J’aimerais ça que tu réalises qu’on est tous reliés. Que le fait d’avoir pensé juste à toi, ça a un impact tangible, ça touche des gens, des familles, tes collègues. J’aimerais ça que tu réalises, pis que tu t’excuses. Que tu t’excuses, parce que ce n’est pas fini, ça fait juste commencer.

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