Avec l’expérience du « couvre-feu historique », voilà que Montréal se ruralise, livré pendant l’obscurité aux coyotes, aux renards, aux ratons laveurs et aux dindes sauvages bousculant la quiétude des écureuils et chats errants. S’ajoutent, semble-t-il, à la faune urbaine, des chauffards au pied pesant transformant en pistes de course les autoroutes désertées. Il ne manquait plus que cela.

En France, il y a couvre-feu. Dans certaines régions, dès 18 h. Or, les commerces (sauf les restaurants) sont ouverts. Des propriétaires songent même à ouvrir plus tôt en matinée. Il y a un semblant de vie plus animée.

Ici, le couvre-feu risque de créer un engorgement des épiceries. Nous avions perdu avec joie l’habitude des files d’attente à l’extérieur du supermarché.

Quand nos commerces ouvriront-ils afin de diluer l’attention (et la tension) des consommateurs ? Les bibliothèques seront plus accessibles pour tous, bravo. Qu’en est-il des librairies ? Des magasins de matériel d’artiste ? Des magasins de meubles et d’électroménagers ? Des boutiques de vêtements et de chaussures ?

Il nous faut des biens essentiels et des loisirs. On ne peut pas que rester entre nos quatre murs, les yeux rivés sur nos écrans petits et grands, entre deux promenades dehors avant 20 h ! Nous risquons de devenir des animaux en cage ! Je me pose donc les mêmes questions que Marie-Claude Lortie*, car les raisons des fermetures arbitraires des commerces et la caractérisation d’un bien essentiel (et la possible prolongation des fermetures au-delà du 8 février) ne sont pas du tout claires.

Lisez « Beaucoup de questions, peu de réponses »

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