Quand on voit une lumière rouge, on a le réflexe qu’on doit arrêter. À deux lumières rouges, on est carrément dans le trouble. Et à trois lumières rouges, on est dangereux pour soi-même et pour les autres.

La première lumière rouge : le nombre de cas, et particulièrement le nombre de décès par 100 000 de population. Le Québec, à lui seul, est dans le top 5 des pays occidentaux avec le pire bilan. Et nous avons un premier ministre qui a la candeur de nous rassurer en se comparant à notre voisin américain. On appelle ce processus niveler par le bas. Lui qui est un homme d’affaires (ce qu’il dit souvent), est-ce qu’on réagit en se comparant au pire ou on devrait viser d’améliorer notre situation en prenant les leçons des meilleurs ?

La deuxième lumière rouge : la capacité de notre système de santé à prendre soin de notre population. Il n’y a pas seulement la capacité de recevoir les gens atteints de la COVID-19 à l’hôpital et aux soins intensifs qui est sur le point d’atteindre le mur, comme le dit le ministre Dubé, il y a aussi la face cachée des services délestés. C’est un fourre-tout qui semble moins dangereux, mais avec des impacts aussi importants que le virus à long terme. Ce sont les soins de première ligne, comme les services à domicile, les services dans les CHSLD et les RPA, qui ont de la difficulté à donner les soins de base, les chirurgies pour les cas de cancer et de maladies graves qui sont annulées. Pour ajouter de l’intensité à cette deuxième lumière rouge, les mois de janvier, février et mars sont les pires mois de l’année, qui mettent notre système hospitalier en danger de rupture.

Et la troisième lumière rouge, et non la moindre : l’épuisement de notre personnel de la santé.

En plus d’avoir un taux très inquiétant d’arrêt de travail à la suite de la COVID, nous assistons dans tous les milieux de la santé (première ligne et milieux hospitaliers) à une course folle à éteindre les feux.

Les membres du personnel peuvent être avisés 24 heures à l’avance qu’ils sont déplacés d’un service à un autre. D’où l’épuisement et le découragement du personnel de la santé.

Alors que fait-on avec ces trois lumières rouges ? C’est une question de vie ou de mort, et aussi une question de survie pour notre réseau de la santé et sa collectivité. À une situation catastrophique, ça prend des mesures drastiques et, surtout, sans ambiguïté pour la population. Peut-être s’inspirer de pays qui ont osé mettre de telles mesures ?

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