Le constructeur Saab a l’intention de s’installer à Montréal et de créer ici 3000 emplois s’il obtient le contrat d’approvisionnement des avions de chasse de l’Aviation royale canadienne. Pour l’entreprise suédoise, ce choix repose sur le fait qu’on retrouve au Québec une main-d’œuvre hautement qualifiée dans les domaines de l’aérospatiale et de la défense, ainsi que des partenaires, fournisseurs et chercheurs de grande compétence en aérospatiale.

Certains en doutaient-ils encore ? La qualité de notre secteur aérospatial est reconnue à l’échelle mondiale. C’est bien sûr une grande source de fierté, mais surtout un puissant vecteur de création de richesse. Sans doute même plus grand que l’on puisse l’imaginer.

Selon le rapport État de l’industrie aérospatiale au Canada publié le 26 novembre dernier, l’industrie aérospatiale canadienne a contribué, en 2020, à plus de 22 milliards de dollars au PIB, soit 6,2 milliards de moins qu’en 2019, avant la pandémie. Elle représente également 207 000 emplois au Canada et 75 % de ses produits sont destinés à l’exportation. C’est le domaine qui, parmi toutes les industries manufacturières, maintient la première place en recherche et développement. Et 60 % de toute la fabrication aérospatiale canadienne est ici, au Québec.

Lorsqu’on sait que pour 10 emplois manufacturiers, on crée 7 emplois dans les services, on peut facilement imaginer l’importance de cette industrie.

De plus, la grande diversité que l’on retrouve au sein du secteur aérospatial canadien, notamment notre force dans la fabrication des avions d’affaires, a certainement permis d’atténuer les impacts de la pandémie. Il a d’ailleurs été relevé que les avions d’affaires constituent « un avantage concurrentiel pour le Canada, et fournissent un solide tremplin pour la reprise et la création d’emplois ».

L’exemple de Bombardier

Le succès commercial de Bombardier dans le secteur de l’aviation d’affaires n’est plus à démontrer et contribue fortement à la renommée du Québec dans le domaine aérospatial. Pensons au programme Global 7500, un biréacteur d’affaires haut de gamme, dont les activités de fabrication sont majoritairement réalisées au Québec.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Avion d’affaires Global 7500

L’américaine NetJets en a pris livraison d’un il y a quelques jours à Montréal, représentant un jalon impressionnant puisque c’était le 1000e Global que Bombardier livrait. D’ailleurs, une étude récemment réalisée par PricewaterhouseCoopers démontre qu’entre 2010 et 2019, le seul développement du programme Global 7500 a soutenu la création de 3386 emplois à temps plein en moyenne par année.

De plus, par ses activités manufacturières dans le cadre du programme Global 7500, Bombardier devrait annuellement générer des retombées de 2 milliards de dollars en PIB au Canada et soutenir la création de 8456 emplois de qualité en moyenne par année.

Voilà qui illustre à la perfection le caractère innovant du secteur de l’aérospatiale et son action structurante sur notre économie.

Un secteur d’avenir à préserver

Il ne faut donc pas s’étonner que les pays pouvant compter sur une industrie aérospatiale performante déploient des moyens importants pour favoriser son développement. Et ce soutien est plus fondé que jamais.

Continuer d’innover est une nécessité. Pensons notamment à l’enjeu de la carboneutralité qui devient central et du nécessaire virage requis pour demeurer compétitif à l’échelle internationale. Et cela au moment où le secteur aérospatial canadien n’a pas pour le moment repris sa vigueur prépandémie.

Nous pouvons et devons tous être fiers de notre secteur aérospatial. Les éléments sont déjà bien en place. Nos gouvernements doivent toutefois s’assurer de maintenir la vigueur de cette industrie et de bien la soutenir.

C’est ainsi que les entreprises aérospatiales déjà établies continueront de générer de la richesse, que le Québec pourra demeurer attrayant pour de nouveaux acteurs et que nos succès seront encore cités en exemple à travers le monde.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion