L’auteur s’adresse au premier ministre canadien, Justin Trudeau

Monsieur le Premier Ministre, lors de la dernière campagne électorale, vous avez identifié comme priorité absolue de mettre fin à cette pandémie qui nous tient en otages depuis dix-huit mois, engagement qui a été réitéré lors du discours du Trône à l’ouverture de la première session de la 44e législature du Parlement.

Cet objectif est fort louable, et vous avez l’appui d’une vaste majorité de Canadiens sur cette question.

Mais voilà que le variant Omicron vient compliquer les choses et nous prouver que les mesures et les stratégies adoptées jusqu’ici ne fonctionnent que partiellement.

La nouvelle fermeture de la frontière aux voyageurs en provenance de certains pays va permettre d’acheter du temps mais guère plus.

Nous risquons fort de plonger dans une succession interminable de vagues avec leur lot de détresse physique et psychologique, accompagnées de soubresauts économiques qui accentueront la pauvreté et la violence à l’échelle mondiale.

Nous risquons aussi de revivre le scénario de la pandémie du sida lors des années 1990, où, après la mise au point de la trithérapie, les médicaments se trouvaient au nord et la majorité des malades se trouvaient au sud.

La planète entière est en guerre contre la COVID-19 et ses nombreux variants, et force est de constater que, jusqu’à présent, c’est l’ennemi qui a le dessus.

Pourquoi en est-il ainsi ? L’individualisme, une solidarité de façade, l’apathie des grandes fortunes de ce monde, ainsi que l’absence d’une coordination et d’une mobilisation planétaires en sont sans aucun doute les principales causes.

Jouer le rôle de leader

Après la Seconde Guerre mondiale, le Canada, sous l’impulsion de Lester B. Pearson, a joué un rôle de premier plan à l’échelle mondiale en y allant d’actions concrètes en faveur de la paix et de la collaboration entre les nations.

Aujourd’hui, pourquoi ne pourrions-nous pas jouer à nouveau un rôle de leader et de rassembleur face à la menace actuelle ?

Ayons le courage de l’utopie.

Ce que je propose, c’est que le Canada élabore puis propose un plan ambitieux et précis qui mobilise toute les forces vives et les puissants de ce monde vers un même objectif, et que cette proposition soit débattue lors d’une séance plénière d’urgence aux Nations unies.

Si les pays les plus riches, réunis au sein du G20, et les plus grandes fortunes de ce monde, tels les Bezos, Branson, Musk, Soros et compagnie, s’entendaient pour investir les fonds nécessaires et mobiliser d’importantes ressources stratégiques, afin de permettre la vaccination rapide de tous les citoyens du monde avec des vaccins efficaces et rapidement adaptables tels ceux à ARN messager, nos chances de remporter la victoire, ou du moins de reprendre le contrôle, seraient grandement multipliées.

Cette mission de paix devra être menée telle une campagne militaire.

C’est ce paradoxe qui nous permettra de remporter la victoire.

Une telle solidarité, si elle se concrétise, pourra aussi nous apprendre à mieux collaborer face aux autres défis auxquels nous devons tous faire face et que vous connaissez bien.

Sinon, à quoi bon dépenser des fortunes pour s’équiper de missiles transcontinentaux, d’avions de chasse et de fusées qui permettent d’aller se balader dix minutes dans l’espace, si nous sommes incapables de voler au secours de ceux qui n’ont pas les moyens que nous avons.

Monsieur le Premier Ministre : « You may say I’m a dreamer », mais je sais que malgré les vicissitudes de la politique dans lesquelles vous êtes plongé depuis plusieurs années, vous avez en vous cette fibre.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion