En réponse à la chronique de Michel C. Auger, « La “batterie verte” qui ne peut pas se brancher… », publiée le 7 novembre dans le cahier Contexte.

Hydro-Québec a remporté en 2018 un important appel de propositions lancé par le Massachusetts pour s’approvisionner en énergie propre. L’hydroélectricité du Québec remplacera de l’électricité produite à partir d’énergie fossile. Au total, l’équivalent des émissions de plus 700 000 voitures seront évitées chaque année.

C’est le partenaire américain d’Hydro-Québec, Central Maine Power, qui est responsable de la conception et de la construction de la nouvelle ligne de transport d’énergie du côté des États-Unis.

Lisez la chronique de Michel C. Auger

La ligne traverse le Maine et alimente cet État au passage. Après trois ans d’examens et de consultations publiques lors desquels les citoyens ont eu l’occasion de se faire entendre, le projet a obtenu l’ensemble des permis requis et a répondu favorablement aux nombreuses obligations légales du Maine. Au final, les autorités ont considéré que le projet était dans l’intérêt public, pour des raisons environnementales et économiques.

La construction a débuté il y a 12 mois et près de 450 millions de dollars américains ont été investis jusqu’à maintenant par notre partenaire. Plus de 80 % de cette ligne aérienne de 230 km est maintenant en construction. Et les opposants ont été clairs au sujet de l’enfouissement : ils n’en voudraient pas plus si la ligne passait sous terre.

À titre de comparaison, le projet du New Hampshire mentionné dans la chronique n’avait pas reçu ses permis et la construction n’avait pas débuté lorsque l’État a décidé de ne pas aller de l’avant.

Le « big oil & gas » américain, qui va perdre un volume important de ventes, a déployé des efforts considérables et investi des sommes colossales afin de stopper le projet au Maine.

Une situation sans précédent

Le résultat du référendum de la semaine dernière place le projet dans une situation sans précédent. Moins de 25 % des électeurs du Maine se sont prononcés en faveur d’un projet de loi rétroactif qui invaliderait les permis reçus et qui vise à bloquer la construction de nouvelles lignes.

Nous respectons le point de vue de celles et ceux qui se sont exprimés. Cependant, nous estimons que des questions fondamentales doivent être répondues avant qu’un des plus importants projets de décarbonation en Amérique du Nord soit stoppé.

La Constitution des États-Unis et la Constitution du Maine offrent des protections et garanties aux personnes qui ont acquis des droits après l’obtention des permis et qui ont entrepris la réalisation d’un projet de bonne foi.

Peut-on changer les règles après les faits ? Peut-on retirer les permis à un projet une fois qu’il a répondu à toutes les exigences des autorités mandatées pour faire respecter la loi ?

Les tribunaux devront se prononcer sur la constitutionnalité et la légalité d’une telle loi au cours des prochains mois. D’ici là, nous souhaitons que le projet se poursuive… d’autant que la Cour suprême du Maine a rejeté une initiative référendaire similaire en 2020.

À Hydro-Québec, nous refusons de baisser les bras face à des compétiteurs du secteur des énergies fossiles qui tentent de faire dérailler un projet d’énergie propre porteur pour la société, qui a reçu des appuis importants de part et d’autre de la frontière.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion