Bien que le débat ne soit pas nouveau, la question concernant la semaine de travail sur quatre jours a ressurgi dernièrement, notamment à la suite de l’annonce du chef du Parti libéral de l’Ontario. En cas de victoire aux prochaines élections provinciales, il serait disposé à lancer un projet pilote.

Agissant en précurseur et allant à l’encontre de la conception traditionnelle du monde du travail, soit la semaine de cinq jours répartis en 40 heures, le Syndicat national des employés de garage du Québec (SNEGQ), affilié à la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), a fait de la semaine de travail sur quatre jours une de ses revendications fortes en… 1999.

On aurait tendance à penser que la semaine de travail à quatre jours est une idéologie nouvellement chérie par les milléniaux et les jeunes pousses (start-ups), mais il y a 22 ans, le Syndicat national des employés de garage du Québec se battait avec des arguments valables pour l’obtenir.

Cette lutte avant-gardiste qui paraissait utopique s’est traduite en victoire, devenant une condition de travail fondamentale pour des centaines de travailleuses et de travailleurs de garages au Québec aujourd’hui.

La semaine de quatre jours est composée de 36 heures et propose des journées de travail de neuf heures au lieu de huit. Les horaires des employés, s’étalant du lundi au jeudi ou du mardi au vendredi, sont modulés afin qu’il y ait toujours quelqu’un de présent. Pour ceux qui l’ont vécu au SNEGQ, avec un salaire décent, cette journée de répit additionnelle aura été le moyen de mieux concilier la vie familiale, personnelle et professionnelle. C’est un des nombreux avantages que notre syndicat présente encore aujourd’hui, c’est juste une question de changer de mentalité : quand on veut que ça fonctionne, on est capables de trouver des solutions.

La qualité plutôt que la quantité

Après toutes ces années d’expérience dans cette vision novatrice du travail, notre position est nette : tous les travailleurs du Québec devraient pouvoir bénéficier de la semaine de travail de quatre jours et aucune raison n’est bonne pour ne pas la mettre en place, il faut seulement de la volonté. Au-delà de ses bienfaits pour l’employé, la concentration et la sécurité au travail sont ainsi renforcées : moins d’heures, moins de fatigue. Et si on misait sur la qualité plutôt que sur la quantité ? Tellement convaincu de ses bénéfices, le SNEGQ offre même la semaine de travail à quatre jours à ses propres employés.

Il est indéniable qu’en cette période de grands bouleversements dans notre quotidien, l’importance accordée à la qualité de vie a augmenté. On se questionne, entre autres, sur la conciliation travail-famille-vie personnelle, le droit à la déconnexion, ou encore l’attention que l’on devrait porter à notre santé mentale et physique. Au-delà d’un idéal jadis considéré comme impalpable, pouvoir trouver un équilibre entre la carrière et la vie sociale, active et familiale est devenu une priorité, particulièrement pour les nouvelles générations intégrant le marché du travail. Dans ce contexte de rareté de main-d’œuvre soulignant l’enjeu criant de l’attraction et de la rétention du personnel, il est maintenant plus que temps « d’innover » dans les conditions de travail que l’on offre.

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