Depuis les dernières semaines, les candidats sollicitent l’appui de la population afin de se faire élire dans le cadre des élections municipales qui se concluront dans quelques jours. En tant qu’interlocuteur privilégié par l’agglomération de Montréal pour le développement sportif régional, le Conseil du sport de Montréal souhaite rappeler l’importance que ce secteur d’activité occupe dans le quotidien des Montréalaises et Montréalais.

La pandémie a été difficile pour de nombreux secteurs de l’économie et le sport a été frappé de plein fouet. Malgré l’aide financière de Québec et d’Ottawa, plusieurs organisations sportives peinent à passer à travers cette période et se retrouvent actuellement avec une lourde tâche pour retrouver la participation prépandémique. Avec la relance de plusieurs secteurs, le milieu sportif souhaite être reconnu à juste titre pour les bienfaits qu’il apporte à la population.

Au-delà de l’aide financière ponctuelle, qui a été primordiale à sa survie, le milieu sportif de l’île de Montréal souffre d’un problème systémique : le sous-financement des organisations prestataires de services.

Nous n’avons pas besoin d’aller bien loin pour constater la disparité entre deux secteurs souvent comparés : la culture et le sport. Bien qu’aucune comparaison ne soit parfaite, prenons l’exemple du financement du Conseil des arts de Montréal et du Conseil du sport de Montréal. Pour la première organisation, l’agglomération de Montréal a versé, en 2020, 20 235 000 $1. Durant la même période, le Conseil du sport de Montréal a reçu environ 62 fois moins, c’est-à-dire un maigre 325 000 $.

Malgré ce sous-financement, les organisations multisports, les associations sportives et les clubs sportifs tiennent à bout de bras l’écosystème. La question à se poser : pour combien de temps le feront-ils ? La prochaine mairesse ou le prochain maire en place pourrait démontrer rapidement son appui au milieu sportif en étant présent à la 35e Soirée des Lauréats montréalais, qui se déroulera le 19 novembre prochain. L’évènement de reconnaissance pour le sport dans l’île de Montréal honorera, encore une fois cette année, les principaux athlètes, entraîneurs et organisations qui se démarquent par leur excellence.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Les impacts sociétaux d’une population moins sportive

Plusieurs études récentes ont démontré l’urgence d’agir pour le bien de la population et particulièrement le bien des jeunes du territoire. Le projet GO – Le secondaire s’active ! a démontré clairement le niveau de sédentarité des jeunes au cours des derniers mois. De plus, l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique de l’Université de Montréal a identifié le manque de financement des organismes comme étant un obstacle à la pratique d’activités physiques et sportives. Par ailleurs, le Pôle sports HEC Montréal a réalisé une enquête sur les impacts de la COVID-19 sur le milieu sportif québécois. Parmi les nombreux constats, les professeurs Richard Legendre et Eric Brunelle présentent un recul de 5 à 10 ans pour le milieu sportif.

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Les Championnats du monde de gymnastique ont eu lieu à Montréal en 2017.

Une métropole sportive événementielle

Sur la scène des évènements sportifs, Montréal a été nommé ville par excellence au Canada de 2018 à 2020 pour l’accueil d’évènements sportifs. La pandémie est cependant venue jeter une douche glacée sur cet important secteur économique directement lié au tourisme sportif. Les divers promoteurs et organisateurs d’évènements anticipent un très lent retour en activité et ont besoin plus que jamais d’un accompagnement adéquat.

Bien que cette relance du secteur événementiel soit un défi, il s’agit surtout d’une occasion unique de renforcer le positionnement événementiel sportif de Montréal pour que la ville soit davantage reconnue à l’international et qu’elle puisse profiter des multiples retombées de la tenue de compétitions d’envergure. Par cette lettre, je souhaite réitérer l’importance de reconnaître, valoriser et soutenir le sport organisé dans l’ensemble de l’île de Montréal. Quelle place feront réellement les élus municipaux à la pratique sportive après le 7 novembre ? Sauront-ils reconnaître le fort potentiel du sport comme vecteur d’inclusion, de solidarité, de santé et de bien-être ? Le temps nous le dira, mais je serai bien présente pour le leur rappeler.

1 Consultez les états financiers du Conseil des arts de Montréal Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion