En Norvège, le nombre de patients suivis par chaque médecin de famille est public. Il y a un portail en ligne sur lequel les citoyens peuvent choisir un médecin.

Dès mon arrivée à Bergen comme étudiant étranger, on m’a attribué un médecin de famille.

Tous ceux qui résident en Norvège ont le droit d’être suivis par un médecin, y compris les étudiants étrangers et travailleurs temporaires. Y ayant vécu pendant neuf ans, je peux témoigner de l’impressionnante efficacité et de l’accessibilité du système de santé considéré comme l’un des meilleurs au monde. Certaines idées de ce pays nordique peuvent enrichir le débat actuel sur les omnipraticiens au Québec.

En Norvège, le nombre de patients suivis par chaque médecin de famille est une information publique. Il y a un portail en ligne sur lequel les citoyens peuvent choisir un médecin. Ce registre affiche l’adresse de la clinique, le nombre de patients inscrits, et le nombre total de places disponibles pour chaque omnipraticien, par exemple : 1446/1500.

Les médecins décident du nombre de patients qu’ils acceptent sur leur liste en fonction de leurs autres obligations professionnelles, comme des tâches à l’hôpital. La direction de la Santé considère 1500 patients comme la norme pour une année de travail à temps plein, alors que l’Association des médecins généralistes recommande 1200. En 2020, il y avait 1068 patients par médecin en moyenne1, suivant une tendance à la baisse à travers les années.

Les citoyens peuvent donc choisir un médecin et en changer sur ce portail. Il y a possibilité de s’inscrire sur la liste d’attente si le médecin choisi n’a plus de places. Un texto sera envoyé lorsqu’une place se libérera.

Un médecin doit offrir un rendez-vous dans un délai de 72 heures, au plus. En général, un rendez-vous est offert dans les 24 à 36 heures. Si le médecin n’est pas disponible, un autre médecin de la clinique fera la consultation à sa place. Les rendez-vous durent exactement 15 minutes et commencent habituellement à l’heure indiquée. Le système norvégien permet donc aux travailleurs de faire une consultation efficacement, en minimisant les heures de travail perdues.

Toutes les prescriptions sont ajoutées au dossier électronique que toutes les pharmacies peuvent consulter directement. Pour un renouvellement, il suffit d’écrire un message à votre médecin sur le portail.

La force du modèle norvégien repose sur la transparence et le partage d’information. Dans cet esprit, communiquer ouvertement le nombre de patients des omnipraticiens québécois serait une première étape vers un diagnostic adéquat des failles du système. La transparence est un principe de saine gestion et la divulgation de cette information doit être perçue comme une occasion d’améliorer le réseau.

Quelques chiffres norvégiens

  • Les dépenses en santé représentent 12,7 % du PIB, en excluant le secteur pétrolier, contre 11,7 % au Québec.
  • Par habitant, il y a 1,6 fois plus de médecins et 2,2 fois plus d’infirmières qu’au Québec.
  • La rémunération moyenne des omnipraticiens est de 2,6 fois le salaire moyen du pays comparativement à 5,5 fois au Québec (2017).
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