Cette semaine, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a présenté sa nouvelle stratégie climatique. Quatre ans après l’annonce de notre première stratégie, nous avons rehaussé notre ambition. Et nous avons choisi de nous appuyer sur une approche concrète et pragmatique pour avancer vers la carboneutralité.

Je suis très fière du travail qui a été accompli par nos équipes au cours des dernières années. Un travail rigoureux qui nous a amenés à innover et faire évoluer notre culture d’investissement pour que la question du climat soit intégrée en profondeur dans l’organisation. Des systèmes de données uniques ont été développés pour estimer avec précision l’empreinte carbone de nos actifs. Des mesures de gestion du carbone, à travers l’application de budgets carbone (comme on gère un budget financier), ont été appliquées à tous nos portefeuilles. Notre régime de rémunération variable a été modifié pour intégrer un facteur climat. L’engagement auprès des partenaires et des entreprises a été structuré pour intervenir davantage et plus clairement auprès d’eux.

Les changements climatiques sont donc aujourd’hui, pour tout le monde à la CDPQ, une priorité. Tout cela mis ensemble représente un véritable changement de culture. Un changement qui nous a permis de dépasser les cibles que nous nous étions fixées.

Il nous a donc fallu réfléchir à ce qui devait être fait pour aller plus loin. Pour aller plus vite. Le statu quo n’était pas une option. Quelques mois de travaux ont été nécessaires.

Bien entendu, rehausser nos cibles existantes était essentiel. En 2030, nous aurons diminué de 60 % les émissions de carbone de nos dollars investis.

Mais la réflexion ne pouvait pas s’arrêter là, devant l’urgence de la situation. Et celle-ci nous a amenés à considérer deux piliers essentiels et complémentaires de la transition. D’une part, notre volonté de poursuivre l’action engagée en 2017 et de continuer d’investir dans des actifs verts qui soutiendront nos besoins en énergie, en transport et en bâtiments. Et d’autre part, celle de décarboner les secteurs les plus émetteurs qui fournissent les matériaux nécessaires pour construire les infrastructures du futur.

Pour les actifs verts, le chemin était bien tracé. En 2017, nous en avions pour 18 milliards de dollars. En 2020, c’était déjà 36 milliards. En 2025, nous visons 54 milliards. Nous avons un des plus grands portefeuilles d’actifs verts dans le monde et nous allons le faire grandir encore. Avec des champs de production d’électricité renouvelable à travers le monde. De la mobilité durable dans les grandes métropoles de la planète. Des bâtiments certifiés pour répondre aux besoins des communautés ici et ailleurs.

Ceci dit, à l’heure à laquelle nous nous trouvons dans cette crise climatique, aucun défi ne doit être ignoré. Celui de la décarbonation des grands secteurs émetteurs en particulier. Je parle ici de ces entreprises qui fabriquent le ciment, l’acier, le cuivre, le lithium, les plastiques de structure – et j’en passe – qui font nos infrastructures. Si on prend l’exemple d’une éolienne, on doit autant penser à l’électricité propre qu’elle produit qu’aux matériaux qui la composent. C’est à ce défi que nous avons pensé lorsque nous avons conçu notre stratégie.

C’est pourquoi notre nouvelle ambition se traduit aussi par la mise en place d’une enveloppe de transition de 10 milliards qui servira à investir dans les entreprises essentielles à notre économie, mais qui doivent répondre à un défi colossal de réduire leurs émissions de carbone.

Nous allons travailler avec les premières de classe, qui se sont dotées d’un objectif et d’un plan clairs, des entreprises reconnues par les organisations de certification climatique internationales. Nous leur apporterons notre capital et maintiendrons notre engagement auprès d’elles pour nous assurer que leur excellence ne soit pas l’exception, mais devienne plutôt la norme.

Au final, chacun des piliers de notre stratégie doit être vu comme une occasion de changer les choses, de manière concrète et pragmatique. Investir pour faire grandir des entreprises plus fortes, dans des communautés plus fortes. C’est ce que nous appelons du capital constructif.

Quand je suis entrée à la CDPQ, cette idée émergeait. Au fil des dernières années, elle a grandi au sein de notre organisation. Avec notre nouvelle stratégie climatique, elle prend véritablement tout son sens.

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