Depuis quelques années, on entend beaucoup parler des besoins particuliers de certains de nos enfants. Dans l’actualité, au cinéma ou à la télé, on parle par exemple d’autisme, de TDAH ou de douance, mais comprend-on vraiment les besoins de ces enfants ? Sommes-nous devenus une société modèle en matière d’inclusion en leur donnant accès aux mêmes lieux et services qu’aux enfants dits neurotypiques ? Je ne crois malheureusement pas et voici pourquoi.

L’inclusion ne se limite pas à l’accessibilité à des lieux ou à des services. Il est d’abord important de se demander pourquoi et comment on la favorise. Se questionner à ce sujet permet d’éviter une « apparence » d’inclusion qui se limite à se donner bonne conscience sans répondre aux réels besoins des enfants concernés.

Certains diront qu’on est bien mieux qu’ailleurs et c’est en partie vrai. Nos enfants à besoins particuliers vont à l’école. Ils peuvent pratiquer différents sports, faire des sorties culturelles et aller au restaurant. Cela représente beaucoup si l’on compare à d’autres endroits sur la planète. Mais parle-t-on vraiment ici d’inclusion réussie ?

Pour qu’un processus d’inclusion soit réussi, il ne doit pas se faire à tout prix et il doit être fait de la bonne façon. Dans le cadre d’une démarche vers l’inclusion, il est important de se demander pour quelle raison on la met en place.

L’enfant est-il prêt à y participer ? Le fait-on pour répondre à son besoin ? Malheureusement, dans plusieurs cas, ce processus permet surtout de dire : « Oui, nous sommes une société inclusive. » C’est alors notre ego que l’on satisfait !

Un rythme inadapté à l'enfant

En milieu scolaire, les gouvernements se félicitent de dire que ces enfants sont inclus dans les classes ordinaires. Peut-on prendre conscience que de son côté, l’enfant n’est peut-être pas prêt à se joindre à une classe de 25 élèves où le rythme est trop rapide et où il se sent agressé par le bruit et le mouvement autour de lui ?

Également, peut-on comprendre :

– que l’enfant sera désorienté, se sentira bousculé, ne comprendra pas bien ce qu’on attend de lui et se sentira incompris quand on l’intègrera à un camp de jour municipal avec des animateurs insuffisamment formés ?

– qu’il sera complexe pour lui d’aller voir un spectacle s’il n’a pas l’espace pour réguler sa joie ou son anxiété parce qu’il se retrouve dans un environnement sombre, à proximité de gens qu’il ne connaît pas ;

– qu’il sera difficile pour lui d’aller chez le dentiste et de laisser un inconnu s’approcher à quelques centimètres de son visage, le toucher sans sa permission et aller jusqu’à mettre les doigts dans sa bouche, tout ça sous une lumière aveuglante et entouré d’outils pour le moins « inquiétants »…

Ce ne sont que quelques exemples, mais il y a tant de situations du quotidien qui représentent un défi pour ces enfants.

Je tiens pour preuve le vécu des parents de ces enfants qui le confirment quand ils sont aux prises avec les difficultés, et ce, jour après jour. Croyez-moi, celles-ci les font passer par toute la gamme des émotions et les amènent souvent à s’isoler, car chaque sortie devient une source d’anxiété.

Également, pensons aux enseignants démunis, qui n’arrivent pas à répondre aux besoins de leurs élèves. Et que dire de ces animateurs de camp de jour qui font de leur mieux pour gérer les crises sans bien comprendre les besoins des enfants à besoins particuliers qui leur sont confiés.

Il faut sensibiliser, outiller et accompagner les intervenants de tous les secteurs d’activité (et tout l’environnement) afin d’amener une meilleure compréhension de l’enfant, ainsi que le respect du rythme et des limites de chaque individu impliqué dans le processus d’inclusion.

Il est également important de mieux comprendre les besoins des enfants que l’on souhaite intégrer afin de mieux répondre à leurs besoins tout en évitant la stigmatisation par la société.

Nous nous rapprocherons alors d’une inclusion réussie. Cette démarche favorisera alors tant le cheminement personnel de l’enfant à besoins particuliers que celui de son environnement. Dans ce contexte, les expériences d’inclusion positives favoriseront l’ouverture, la bienveillance, le vivre ensemble et sauront amener la communauté à devenir réellement inclusive, ce qui permettra à chaque individu d’y trouver sa place !

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