L’Assemblée générale des Nations unies, qui s’est ouverte cette semaine à New York, n’a jamais été aussi attendue et cruciale. Le sort de notre humanité est, sans conteste, inextricablement interrelié, à l’heure où la pandémie de COVID-19 et le réchauffement climatique menacent notre survie.

Dans ce combat-là, force est de constater que les pays riches ne pourront en sortir vainqueurs que s’ils tendent la main aux plus pauvres.

Cette coopération internationale, qu’incarne ce grand ballet des nations pendant une semaine, est la condition sine qua non pour assurer une relance équitable et verte partout sur la planète.

Cette rentrée est, en effet, particulièrement éprouvante sur le plan de la politique internationale. Nous nous dirigeons, inéluctablement, vers un réchauffement « catastrophique » de 2,7 °C au-delà des niveaux préindustriels, bien loin de l’objectif de 1,5 °C établi lors de l’Accord de Paris sur le climat, selon le dernier rapport des Nations unies, six semaines avant la COP26.

Emblématiques de ce changement climatique destructeur, des incendies spectaculaires et des inondations meurtrières ont ravagé le bassin méditerranéen, l’Algérie et les rues de New York, pour ne citer que quelques exemples. En outre, un puissant séisme a dévasté Haïti, anéantissant l’île qui est déjà parmi les pays les plus pauvres du monde.

La crise sanitaire, quant à elle, devrait pousser 100 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté. La recrudescence de l’épidémie de COVID-19 affole, à l’heure où l’Afrique ne s’est fait livrer que 2 % de toutes les doses administrées sur la planète. Par ailleurs, 80 % des pays africains risquent de ne pas atteindre les objectifs de vaccination, selon un récent avertissement de l’Organisation mondiale de la santé.

Le message est pourtant si simple : qu’il s’agisse de la pandémie de COVID-19 ou des changements climatiques, nul ne sera en sécurité tant que nous ne le serons pas tous.

Aujourd’hui plus que jamais, une action concertée est nécessaire de la part des gouvernements, des organisations internationales, du secteur privé et de la société civile afin de faire face aux défis les plus urgents auxquels l’humanité est confrontée.

Trois mesures

Trois mesures concrètes et à portée de main favoriseraient le changement nécessaire.

Il est, tout d’abord, primordial de partager les doses de vaccin contre la COVID-19 avec les pays les plus vulnérables.

Les tendances de repli et de nationalisme vaccinal, dont ont fait preuve la plupart des pays depuis l’irruption de la crise sanitaire, ne font qu’entraver une action concertée. Les pays riches sont en passe d’accumuler plus d’un milliard de doses de vaccin de plus que ce dont ils ont besoin pour vacciner la totalité de leur population.

Aussi, dans l’Union européenne notamment, près des trois quarts de la population adulte était entièrement vaccinée contre la COVID-19 au début du mois de septembre, tandis que seulement 1,9 % de la population adulte des pays à moyen et faible revenu avait reçu au moins une dose de vaccin.

À l’heure de la mondialisation, comment atteindre l’immunité collective quand seuls les pays du Nord sont vaccinés ? Les mécanismes de solidarité internationale pour faire don de vaccins aux pays pauvres existent déjà, comme COVAX. Il ne manque que la volonté politique.

En outre, il est urgent que les États les plus puissants de la planète financent davantage la lutte contre les changements climatiques.

Les pays riches en avaient fait la promesse, vaine. Ils s’étaient engagés, il y a plus d’une décennie, à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour aider les pays les plus démunis à combattre le réchauffement climatique. Aujourd’hui, ils n’ont toujours pas distribué les 20 milliards promis restants. Une somme conséquente pour que les communautés les plus vulnérables aux bouleversements climatiques développent des stratégies d’adaptation à ce fléau.

Les pays riches en ont les moyens. Ils ont, à leur disposition, un instrument monétaire unique, utilisé en temps de crise : les droits de tirages spéciaux (DTS). Développé par le Fonds monétaire international (FMI), cet outil permet d’aider les nations les plus démunies à lutter contre les changements climatiques.

Alors que le FMI a distribué l’équivalent de 650 milliards de dollars de DTS en août dernier, il revient aux pays riches d’en faire don aux pays les plus pauvres. Tous les États membres du FMI n’ayant pas le même pouvoir de décision ni les mêmes droits, les 59 pays les plus pauvres de la planète n’ont collectivement reçu que 4 % de cette allocation du FMI, tandis que ceux du G20 ont reçu 68 % des DTS, exacerbant ainsi les inégalités.

Plus qu’un effort de solidarité internationale, redistribuer des DTS est un devoir.

Enfin, il incombe à la société civile mondiale de se mobiliser pour exhorter les dirigeants internationaux et le secteur privé à prendre des engagements substantiels pour lutter contre la pandémie de COVID-19 et le changement climatique. Et de les en tenir responsables.

Ce 25 septembre, les citoyens du monde ont une occasion unique de faire entendre leur voix collective pour inciter les puissants à mener une action concertée, unique moyen de faire face aux enjeux les plus décisifs auxquels notre humanité est confrontée, à l’occasion de Global Citizen Live, qui aura lieu à New York, Paris, Lagos, Séoul, Sydney et dans d’autres villes.

Cette campagne planétaire, organisée par l’organisation internationale de plaidoyer Global Citizen, pour défendre la planète et vaincre la pauvreté, offre une plateforme inédite pour faire pression sur les décideurs et s’assurer que nous soyons tous, partout sur la planète, protégés du virus et des bouleversements climatiques.

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