La Presse a publié ces derniers jours des textes fouillés sur la réalité des gangs de rue. Culture gangster rap, armes à feu, argent facile, vidéos prônant la violence sur les réseaux sociaux, véhicules luxueux, exploitation sexuelle, mépris pour la vie d’autrui. Ajoutons le sentiment d’impunité. « Certains membres de gang n’hésitent pas à carrément défier les forces de l’ordre. »

Ce sentiment d’impunité n’est pas apparu tout seul. Il a été facilité par les militants idéologiques, anti-police, qui versent constamment dans les amalgames sur le profilage racial. Il a été encouragé par des élus qui cèdent au lobby de ces personnes sans nuances, qui ne parlent pas pour la majorité de la population. Il est alimenté par des lois trop permissives et des peines trop clémentes de la magistrature. Il est le résultat de policiers qui décident consciemment, de plus en plus, de ne plus mettre de pression sur les gangs de rue, car ils ne se sentent plus soutenus par la société.

Le Québec fera-t-il des choix distincts ?

Avant de faire des choix cruciaux au chapitre de la sécurité publique, regardons avec attention les choix qu’ont faits les élus ontariens dans les dernières années et, surtout, les conséquences dramatiques et prévisibles de leurs décisions mal avisées.

En Ontario, particulièrement à Toronto, des idéologues ont pris le contrôle de l’agenda de la sécurité publique, au détriment de la majorité de la population. Selon leurs dogmes, les policiers étaient tous coupables de profilage racial, car ceux-ci interpellaient plus souvent certains groupes racisés. Pour eux, la police est un ennemi. Elle serait au cœur d’un système étatique qui discrimine. Ces idées ont trouvé écho chez les élus qui, à des fins électoralistes, ont commencé à menotter leurs policiers par une série de mesures réglementaires qui ont poussé ceux-ci à se désengager.

À Toronto, les policiers n’interpellent presque plus. Ils font de moins en moins de prévention et de collecte de renseignements criminels. En conséquence, les gangs de rue s’amusent. Libérés de la peur d’être interceptés avec une arme à feu sur eux. Ils sont pourtant la source de 450 fusillades par année depuis cinq ans. Ils tuent et blessent des innocents.

Les policiers sont les spécialistes en comportements criminels

Pour freiner le désengagement des policiers, qui est malheureusement amorcé, il faut impérativement faire confiance à leur expérience. Ceux-ci doivent comprendre qu’ils seront appuyés par les élus lorsque certains militants anti-police tenteront de les discréditer sur la place publique. Laissons-les remplir leur mission policière, issue de la Common Law et de la Loi sur la police, qui est de maintenir la paix, l’ordre et la sécurité publique, de prévenir et réprimer le crime, d’appliquer les lois et règlements et de rechercher les auteurs d’infractions. Cette mission peut être exécutée en interpellant et en interceptant les membres de gangs de rue.

Pour ce faire, les policiers se basent sur des faits observables, sur leurs pouvoirs légaux, sur les comportements verbaux et non verbaux, sur l’environnement et sur les informations criminelles.

À la vue des policiers, le comportement d’un criminel ou de quelqu’un qui a quelque chose à se reprocher change. Le conducteur d’un véhicule peut figer ou se cacher le visage. Il devient nerveux. Il ralentit sans raison. Il commet des infractions au Code de la sécurité routière. Il met son clignotant à droite, mais tourne à gauche. Les passagers peuvent également figer et se cacher le visage. En effet, beaucoup de membres de gangs de rue ont des conditions imposées par les tribunaux de ne pas être en présence d’autres criminels. Ils déplacent leurs proies, d’une ville à l’autre, d’une province a l’autre, en véhicule, souvent neuf et loué, afin qu’il soit moins aisé pour les policiers qui pourraient les croiser de simplement vérifier leur plaque d’immatriculation, d’avoir accès à leur dossier judiciaire et à leurs conditions de remise en liberté.

Pour freiner, ou du moins ralentir le phénomène des fusillades multiples à partir de véhicules en mouvement, il faut absolument demander à nos policiers patrouilleurs de mettre de la pression sur les gangs de rue pour remplir leur mission. Choisir de les menotter et ne pas les soutenir, comme à Toronto, c’est accepter les 450 fusillades par année et laisser le champ libre aux criminels à Montréal.

Le choix vous appartient

Au Québec, sommes-nous obligés de reproduire les mêmes erreurs que nos voisins ontariens, ou pouvons-nous encore une fois être distincts et faire des choix de société différents, sur les enjeux de sécurité publique ?

Ferez-vous confiance aux idéologues, qui font la joie des criminels, pour assurer votre sécurité ? Ou ferez-vous confiance aux policiers et policières qui sont les experts en comportements et en agissements criminels ? Minuit sonne. Le choix vous appartient.

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