Les municipalités ont des solutions à mettre en œuvre, mais elles ont besoin de la collaboration de tous les ordres de gouvernement

Nous sommes en campagne électorale fédérale. Des enjeux variés sont mis de l’avant par les différents partis politiques, mais pour les municipalités et les régions du Québec, la priorité demeure le climat.

Lorsqu’on parle de changements climatiques, il faut cesser de pelleter vers l’avant. Nous n’avons plus d’options. L’été 2021 a été un aperçu de ce qui nous attend, non seulement au Canada, mais aussi dans le monde entier. Des incendies de forêt sans précédent et des vagues de chaleur ont touché l’ouest du pays. La sécheresse qui sévit dans les Prairies pourrait être la pire de l’histoire. Et le Québec n’est pas à l’abri.

Les changements climatiques sont préoccupants et nous avons besoin non seulement d’engagements forts, ambitieux, avec des résultats rapides, mais aussi de cohérence et de continuité dans les actions qui seront faites.

Une responsabilité collective

Le climat est une responsabilité collective, tout le monde est interpellé : les citoyennes et les citoyens, les entreprises, les commerces et les industries, les municipalités, le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada.

Les municipalités sont déjà en action au quotidien, puisque le réchauffement climatique génère d’abord des conséquences sur leurs milieux, comme la prolifération des espèces exotiques envahissantes, les risques élevés d’inondations lors de précipitations intenses, de crues printanières ou d’aléas côtiers et le vieillissement prématuré des infrastructures. Tout cela a des impacts directs sur la gestion et les finances municipales.

C’est dans ce contexte que l’Union des municipalités du Québec (UMQ) a lancé, en avril dernier, la Plateforme municipale pour le climat1, une feuille de route ambitieuse proposant 10 grands chantiers pour aider les municipalités à faire des actions concrètes afin de répondre aux défis climatiques.

Les municipalités travaillent fort en matière d’adaptation et de lutte. Mais elles n’y arriveront pas seules.

C’est pourquoi l’UMQ demande au prochain gouvernement fédéral de faire des gestes forts dans le cadre du prochain mandat.

Trois chantiers prioritaires

Tout d’abord, nous voulons des investissements en mobilité durable. C’est une nécessité pour réduire notre empreinte climatique. Rappelons que le transport est responsable de 45 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) au Québec. Le gouvernement fédéral doit contribuer à long terme au financement des opérations du transport collectif de manière à limiter la part croissante des municipalités. Il faut aussi se tourner massivement vers l’électrification des transports.

Puis viennent les infrastructures vertes. Il faut soutenir les projets en augmentant le transfert annuel dans le Fonds pour le développement des collectivités du Canada.

Les changements climatiques exercent une pression énorme sur nos infrastructures. On doit les adapter pour qu’elles puissent faire face aux aléas climatiques. Et cela a un coût, bien évidemment. Il faut s’y préparer.

Enfin, on veut miser sur les économies locales. Les municipalités veulent être appuyées dans la production d’énergies renouvelables et de remplacement avec un très faible impact environnemental, par exemple l’éolien, le solaire et la production d’hydrogène vert. L’autonomie alimentaire est aussi un aspect non négligeable qui nous aidera à réduire notre empreinte carbone.

Il est grand temps de passer de la parole aux actes. Les municipalités ont des solutions à mettre en œuvre, mais elles ont besoin de la collaboration de tous les ordres de gouvernement. C’est maintenant ou jamais. Les partis politiques devront nous montrer que leur programme répondra à la présente crise climatique.

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