Le 14 août, la presqu’île du sud d’Haïti est secouée par un séisme de magnitude 7,2 sur l’échelle de Richter. C’est, en quelque sorte, la répétition du scénario du 12 janvier 2010 (Léogâne, 7,2). Ce précédent séisme avait secoué Port-au-Prince, la capitale, et des villes avoisinantes avec des conséquences catastrophiques en termes de pertes en vies humaine. Et cela se produit depuis 1564 à des intervalles variant de 1 à 120 ans.

Pourquoi les séismes sont-ils si dévastateurs en Haïti ?

En raison d’abord du danger sismique. Par sa position géographique, l’île d’Haïti est située au milieu d’un vaste système de failles tectoniques qui la séparent en trois bouts d’île et dont les mouvements sont analysés de manière continue depuis 2010. L’information gérée par l’Unité de recherche en géosciences (URGéo) de la Faculté des sciences (FDS) en Haïti nous indique que près de 300 répliques ont frappé la région du Sud depuis l’impact principal. Des études précédentes couvrant la région touchée par le séisme d’août 2021 indiquent la présence de nombreuses failles secondaires actives et d’un important niveau d’activité sismique.

Cela laisse présager la probabilité de dommages aux structures qui ne sont pas construites pour résister aux séismes et de déclenchement des effets de site, soit des mouvements de terrain localisés et l’amplification des ondes sismiques, entre autres.

À ce risque sismique s’ajoutent des menaces hydrométéorologiques et climatiques qui ne font qu’aggraver les conditions de vulnérabilité de la population haïtienne.

Les trois départements qui sont touchés (Sud, Grande-Anse et Nippes) ne sont pas étrangers à des générations de Québécois qui y ont œuvré à titre de missionnaires, de coopérants ou de bénévoles. Dans la ville des Cayes, dans la localité de Bergeaud, une école secondaire porte bien le nom de Fabien Caron, missionnaire québécois qui a œuvré pendant des décennies dans le sud d’Haïti.

Alors que le temps est à la gestion de l’urgence et que les données publiées par la Direction de la protection civile haïtienne font état d’une crise qui s’aggrave, les défis d’une réponse coordonnée et efficace ont conduit à la mise en place de la cellule de crise de la communauté haïtienne de Montréal. Cette instance est formée d’élus d’origine haïtienne, d’organismes de la communauté haïtienne à Montréal et de regroupements d’organismes régionaux bien implantés dans le Sud.

Avant tout, il s’agit d’une crise humaine touchant les populations les plus vulnérables. Le contexte national de pandémie, d’alerte cyclonique, d’instabilité politique et d’insécurité crée des conditions qui ne facilitent pas le relèvement post-séisme.

L’immensité des besoins dans un contexte d’urgence et la nécessité de reconstruire de manière durable sont à la base des démarches entreprises par la cellule de crise. C’est donc un appel à la solidarité qui est lancé aujourd’hui.

La cellule a rapidement déployé un centre de crise pour répondre aux appels de détresse des personnes ayant vécu les traumatismes du séisme de 2010, mais aussi de celles qui veulent apporter leur aide. La ligne 1 888 655-1795 est ouverte à tous.

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