J’aimerais attirer votre attention sur une situation injuste à propos du séjour obligatoire à l’hôtel pour les voyageurs canadiens qui ont eu la COVID-19 et reçu une seule dose de vaccin.

Je travaille à Montréal et je vais régulièrement voir ma fille de 5 ans qui vit avec sa mère à Berlin, en Allemagne. À mon retour de Berlin, le 23 juillet 2021, j’ai été contraint de séjourner dans un hôtel autorisé par le gouvernement du Canada, à Montréal. Coûts de mon séjour : 1244,05 $.

En mars 2021, j’ai été hospitalisé au CHUM pendant 23 jours en raison de la COVID-19 longue et je n’ai pu recevoir ma première dose de vaccin Moderna que le 2 juin 2021. Or, la raison de mon séjour forcé dans un hôtel autorisé est que le gouvernement du Canada ne me reconnaît pas comme pleinement vacciné, contrairement au gouvernement du Québec et à plusieurs pays de l’Union européenne qui reconnaissent toutes les personnes qui ont été atteintes de la COVID-19 comme ayant reçu une première dose vaccinale. Les autorités allemandes m’ont d’ailleurs délivré le « passe sanitaire » européen qui confirme que je suis complètement vacciné.

Je sais qu’en matière de voyage, ce sont les règles du gouvernement fédéral qui prévalent et non celles du gouvernement provincial. Mais le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) souligne qu’une seule dose de vaccin contre la COVID-19 est suffisante pour les personnes qui ont contracté la COVID-19. Les experts en immunisation ajoutent qu’une deuxième dose n’est pas recommandée pour les personnes qui ont eu la COVID-19 parce qu’elle n’assure pas plus d’immunité et apporte des effets indésirables importants, comme cela risque d’être mon cas lors d’une deuxième dose.

Il est injustifié aussi de pénaliser des parents qui, comme moi, effectuent un voyage essentiel pour être avec leur enfant à l’étranger (parents à qui on ne peut refuser l’accès au voyage avec preuves à l’appui, selon la Convention de La Haye). Il ne s’agit donc pas ici de voyages récréatifs pour se dorer sur les plages de Cancún.

À chaque retour de voyage, je respecte scrupuleusement les règles de quarantaine à la maison (il s’agit de ma troisième quarantaine depuis le début de la pandémie). Conséquemment, je trouve injustifié de devoir séjourner dans un hôtel autorisé par le gouvernement du Canada au coût exorbitant alors que j’aurais pu débuter ma quarantaine à la maison, à titre de citoyen responsable.

Je trouve le séjour obligatoire dans un hôtel autorisé doublement fâcheux puisque je respecte rigoureusement toutes les mesures sanitaires mises en place par les autorités canadiennes et européennes, lors de chacun de mes voyages. À titre d’exemple, j’ai passé le test PCR (qui s’est avéré négatif) exigé par les autorités avant mon départ pour l’Allemagne, le 2 juillet 2021 (au coût de 199 $ plus taxes). À Berlin, j’ai passé trois tests moléculaires (qui se sont avérés négatifs) les 6, 10 et 15 juillet 2021 par prévention pour ma famille et celle de la mère de ma fille.

Pour rentrer à Montréal, le 22 juillet 2021, j’ai passé le test PCR obligatoire qui s’est avéré négatif à nouveau (au coût de 148 $). Finalement, à mon arrivée à l’aéroport de Dorval, le 23 juillet 2021, j’ai passé le test moléculaire du laboratoire Biron exigé par l’Agence de la santé publique du Canada.

J’ai ensuite été contraint de prendre le chemin de l’Alt Hôtels, situé au 120, rue Peel, à Montréal. Il m’a fallu attendre deux jours et demi pour recevoir le résultat de mon test moléculaire… résultat qui prend 15 minutes habituellement. Ce qui a entraîné les coûts de 1244,05 $ pour mon séjour à l’hôtel où un agent de sécurité Garda, responsable de veiller sur les voyageurs en attente du résultat de leur test moléculaire, m’a confié qu’il n’était pas vacciné et qu’il refusait de recevoir toute forme de vaccin. Cherchez l’erreur !

Je sais que l’Agence de la santé publique du Canada travaille avec acharnement pour contrer la propagation de la COVID-19. Je suis conscient également qu’il n’est pas facile d’établir des règles équitables pour l’ensemble de la population.

Je trouve toutefois injuste, pour les raisons énoncées ci-dessus, de pénaliser des citoyens qui ont contracté la COVID-19 et ont reçu une première dose vaccinale. Ces citoyens devraient être exemptés de l’obligation de séjourner trois nuits à l’hôtel. À plus forte raison lorsqu’il s’agit de parents qui effectuent un voyage essentiel pour retrouver leur enfant et non pour des raisons récréatives.

J’espère que mon témoignage aura un impact auprès de l’Agence de la santé publique du Canada.

Note : Avant mon départ pour Berlin, le 3 juillet 2021, j’avais lu les recommandations de Santé Canada. Mais il y a des zones grises dans les règles sanitaires pour les voyageurs canadiens. À tel point que l’ambassade du Canada, à Berlin, n’a pu me répondre clairement si mon cas répondait aux exigences de Santé Canada pour être exempté de quarantaine (COVID-19 et une seule dose vaccinale). On m’avait aussi informé que l’obligation de faire la quarantaine à l’hôtel était à la discrétion des agents des douanes. Étonnant, non ? Je suis à ma treizième journée de quarantaine. Et je n’ai pas encore reçu le résultat de mon « Test moléculaire du huitième jour » que les voyageurs doivent faire à l’aide d’un « kit de collecte à domicile » que Santé Canada leur remet à leur arrivée, à l’aéroport. On m’apprend que l’entreprise Switch Health – responsable des tests moléculaires en collaboration avec le gouvernement du Canada – peut mettre de deux à cinq jours avant de communiquer le résultat. Ce qui peut avoir comme conséquence que ma quarantaine se prolonge au-delà de 14 jours ! Bien désolant tout ça !

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