Il suffit de se promener au centre-ville de Montréal et dans les arrondissements limitrophes pour se rendre compte qu’il y a une plus grande présence des personnes en situation d’itinérance.

Avant la pandémie, on croisait des dizaines de personnes en situation d’itinérance, dans les stations de métro notamment, de même que dans les petites ruelles étroites de l’arrondissement de Ville-Marie ou encore dans des places publiques, sur des bancs ou entre les voitures, pour demander de l’argent ou de la nourriture.

Cependant, à la suite de la première vague de la COVID-19, nous avons vu des campements dans la rue Notre-Dame dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve jusqu’aux abords du centre-ville, en plus d’avoir des campements à Montréal-Nord, Lachine et sur Le Plateau-Mont-Royal.

Malgré les opérations de démantèlement des campements de fortune en plein cœur de la métropole (pour des raisons de sécurité), c’est un phénomène qui risque de se reproduire à tout moment.

Un phénomène en hausse

Étant donné le prix des logements qui augmente sans cesse et avec une pandémie qui a fragilisé le portefeuille de bien des gens, sans oublier le phénomène des rénovictions qui s’est accentué, la rue devient une option inévitable pour bon nombre de personnes.

Que ce soit pour une courte ou une longue période, beaucoup de personnes sont contraintes de se rendre dans des espaces qui peuvent les accueillir ou celles-ci se retournent vers la rue. Que ce soit pour socialiser ou se trouver quelques dollars, certaines personnes en situation d’itinérance demandent aux passants qui vont profiter des magasins et restos du centre-ville.

Cohabitation difficile

Avant la pandémie, d’après le plus récent recensement disponible en 2018, il y avait 3149 personnes en situation d’itinérance à Montréal. En une année, d’après les nouvelles statistiques, c’est un chiffre qui a presque doublé pour atteindre 6000 personnes en situation d’itinérance dans la métropole.

Les maisons d’hébergement et organismes sur le terrain parlent d’un manque de lits ou d’un manque de ressources qui influencent directement leur capacité d’accueil.

Que ce soit sur la place Émilie-Gamelin, à Ville-Marie, ou sur le Plateau Mont-Royal, à Milton-Parc, beaucoup de résidants et de passants font le constat. Plusieurs riverains sont même allés jusqu’à se plaindre aux médias ou à la Ville pour ce qu’ils qualifient de cohabitation difficile.

Un plan d’inclusion et des actions concrètes pour la ville de demain

Ce n’est pas un secret pour personne : comme plusieurs autres métropoles en Amérique du Nord, notre ville est en quête d’une renaissance post-COVID-19.

En pleine période électorale municipale, les partis politiques municipaux devraient aller à la rencontre des personnes qui connaissent une réalité que nous ne connaissons pas.

Il ne faut pas un plan pour détruire le rapport que les gens ont avec la rue, il faut un plan pour comprendre leur rapport avec la rue tout en leur offrant des options.

Au cours des derniers mois, des annonces de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, ont été faites, et nous avons parallèlement assisté à une visite du candidat à la mairie de Montréal Denis Coderre dans le boisé Steinberg, un campement improvisé dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

Outre les annonces ici et là et les visites éclair dans les espaces que fréquentent les personnes en situation d’itinérance, il faut inclure cette réalité frappante au cœur de la ville de demain.

Jusqu’à présent, des haltes de chaleur, des abris temporaires ou des espaces réquisitionnés ont fait leur apparition, mais plusieurs de ces solutions changent selon les saisons. Nous devons nous doter d’un plan permanent, inclusif et novateur.

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