Le 1er juillet s’éloigne petit à petit, mais malheureusement les importantes difficultés de logement persistent pour de trop nombreux ménages. Pendant ce temps, le désaccord reste profond entre ceux qui parlent d’une crise du logement et ceux qui, comme le gouvernement de la CAQ et la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, continuent de la nier.

Mais s’il n’y a pas accord sur les mots, on devrait pouvoir s’entendre sur les chiffres. Et ceux-ci sont, en matière de logements accessibles, cruels pour les personnes à faible revenu.

Les médias nous ont appris récemment que les augmentations de loyer entre deux locataires ont été en moyenne de 8 % à Montréal, de 12 % à Sherbrooke et à Trois-Rivières et même de 22 % à Granby entre 2020 et 2021.

Mettons cette augmentation prononcée en relation avec les augmentations des ressources dans le portefeuille des Québécois. Ainsi, au cours de la dernière année, l’aide sociale a été indexée de 1,26 %, la pension de vieillesse a augmenté de 1,0 %, le salaire minimum a été bonifié de 3 % alors que le salaire moyen est en hausse de 2,4 %. L’allocation-logement, elle, reste plafonnée à 80 $/mois depuis un bon moment.

Bref, peu importe leur principale source de revenus, l’immense majorité des Québécois sont mathématiquement perdants. Et cette situation est particulièrement dure pour les gens à faible revenu qui ont peu de réserves pour payer cet écart mathématique.

Comment une personne à faible revenu peut-elle espérer trouver un logement mieux adapté que son logement trop petit, insalubre, peu sécuritaire avec un écart de 10 à 15 % ? Plusieurs membres du mouvement ATD Quart Monde subissent actuellement de plein fouet cette réalité. Cette situation devient un réel déni du droit au logement pour tous et si rien n’est fait afin d’inverser cette tendance, on va frapper tout un mur sous peu.

Peut-on s’engager comme société et comme pays autour de quelques objectifs incontournables pour tous ? Est-ce au-delà de nos moyens et de nos ambitions que tout le monde à Montréal, à Rouyn, à Saguenay ou à Thetford Mines soit logé convenablement et décemment dans un logement qu’il peut se payer ? Revendiquons haut et fort des actions publiques énergiques à ce niveau.

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