Cette année, j’ai fait un geste radical. J’ai planté deux arbres sur ma propriété.

Vous êtes déçu ? Vous ne devriez pas. Pas besoin de chercher midi à quatorze heures la technologie la plus avancée pour vaincre une pléiade de maux auxquels nous sommes confrontés à notre époque (changements climatiques, pollution de l’air, chaleur accablante, chute de la diversité, pollution sonore, autonomie alimentaire, etc.), l’arbre fait amplement l’affaire. Pas convaincu ? En voici la démonstration :

– Les arbres captent et fixent le carbone atmosphérique responsable des changements climatiques. Ils agissent comme des puits de carbone.

– Les arbres captent également les poussières fines et aérosols en suspension dans l’air, contribuant ainsi positivement à la qualité de l’air ambiant.

– Les arbres permettent de rafraîchir considérablement l’espace urbain. Dans certains quartiers de la Ville de Montréal, on parle d’une différence de 10 °C. C’est énorme !

– Les arbres aident à réduire les besoins en climatisation en été sans nuire au chauffage passif en hiver (feuillus). Vive les économies !

– Les arbres servent d’habitat pour la faune et contribuent au maintien de la biodiversité en ville.

– Les arbres contribuent à notre bien être psychologique. Des études ont démontré que les patients ayant accès à une vue sur les arbres lors d’un séjour à l’hôpital se remettaient plus rapidement.

– Les arbres en bordure de rue améliorent la conduite (diminution de la vitesse et des éblouissements) et augmentent la sécurité des cyclistes et piétons.

– Les arbres font augmenter la valeur des propriétés. Cette plus-value peut atteindre 15 % !

– Finalement, les arbres embellissent nos quartiers.

Monoculture

Simple, n’est-ce pas ? Alors pourquoi n’avons-nous tous pas toujours ne serait-ce qu’un arbre en devanture de nos bungalows ? C’est ici que le bât blesse.

Il y a bien la part historique de cette mode d’avoir des verts de golf manucurés en devanture. Pour une raison qui m’échappe, la monoculture de gazon a été (et est toujours pour certains) le summum du raffinement paysager. Qu’à cela ne tienne, les villes québécoises ont depuis longtemps adopté des réglementations exigeant d’avoir au moins un arbre en devanture dans le but de regarnir la forêt urbaine, mais ces règlements ne sont pour la plupart pas appliqués, ou seulement partiellement.

Vous me direz que les nouvelles constructions sont maintenant livrées avec un arbre en devanture, mais il arrive encore trop fréquemment que celui-ci meure ou soit carrément abattu et jamais remplacé.

Pourtant, il s’agit d’un low-hanging fruit, une solution simple et peu coûteuse qui peut être mise en œuvre relativement rapidement. Alors, qu’est-ce qui cloche ici ? Les villes n’ont tout simplement pas les ressources nécessaires pour mettre en place ces mesures. C’est malheureux, mais c’est la réalité avec laquelle elles doivent composer. Entre la culture, les loisirs, les parcs, les poubelles, le déneigement, l’aqueduc, les eaux usées, l’entretien municipal, alouette, il reste peu de place pour de nouvelles initiatives, spécialement pour celles qui relèvent du renforcement réglementaire et non de la simple bonne volonté citoyenne.

Justement, parlant de bonne volonté, plusieurs citoyens en ont ! Alors, d’ici à ce que nos villes se décident, soyez radical, plantez un arbre.

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