Pendant la crise sanitaire, les gens ont découvert – en partie – ce que signifie « être handicapé ». Pas de socialisation, pas de loisirs, beaucoup de sédentarité, beaucoup d’isolement. Un calque de ce que vivent les personnes en situation de handicap, et ce, depuis bien avant la pandémie. Étant moi-même en fauteuil roulant, je chéris l’espoir que ce difficile exercice collectif aura suffisamment nourri notre empathie à tous pour aider au progrès de la cause des personnes handicapées.

Il y a des décennies que les personnes en situation de handicap luttent pour faire reconnaître leurs droits. Malgré les progrès effectués, beaucoup de chemin reste à parcourir. En 2017, par exemple, seulement la moitié des handicapés occupaient un emploi, contre 75 % des personnes sans incapacité. L’accessibilité des lieux y est pour beaucoup, mais pas que.

Un autre obstacle qui freine l’inclusion des personnes handicapées réside dans l’indifférence de ceux qui ne se sentent pas concernés. C’est ici que la pandémie aura peut-être fait son œuvre : personne n’est resté indifférent face aux ravages que le virus a faits aux plus vulnérables.

Alors un peu somnolente, notre compassion s’est réveillée à grands coups d’électrochocs. On a vu, on a ressenti, on a pleuré, on s’est indignés. La pandémie nous en a donné la preuve : l’humain est encore capable de se laisser toucher et de réagir.

Ainsi, quand le monde sera entièrement déconfiné, retournera à la vie normale et qu’on parlera encore de l’isolement et des défis sociaux des personnes handicapées, il y aura ce souvenir pas si lointain du confinement, ce relent d’inconfort. J’espère qu’alors cette petite cloche, qui s’appelle l’empathie, résonnera avec force dans notre conscience collective.

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